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Coca-Cola aborde la question de l'obésité dans ses publicités

Pour la première fois le géant d'Atlanta lance une campagne publicitaire qui évoque l'obésité. [ONLY WORL/AFP - Bob Dewel]
Première: Coca Cola parle d'obésité dans une publicité / Audio de l'info / 1 min. / le 15 janvier 2013
Pour la première fois, le groupe d'Atlanta lance une campagne publicitaire qui évoque l'obésité. Ce changement majeur dans la stratégie de communication de Coca-Cola est le signe aussi d'une pression croissante sur l'industrie alimentaire.

Le géant américain des boissons sans alcool Coca-Cola aborde la question de l'obésité dans des publicités qui sont diffusées depuis lundi sur des chaînes câblées aux Etats-Unis, où l'effet sur la santé de la consommation de sodas fait débat.

Pression toujours plus forte

En 20 ans, le taux d'obésité a doublé, voire triplé, aux Etats-Unis et de plus en plus de personnalités politiques et publiques souhaitent endiguer ce fléau. Ainsi, le maire de New York a été le premier à limiter la taille des boissons gazeuses vendues dans des endroits publics l'an dernier (lire encadré) - une initiative qui a inspiré aussi une commune de l'Etat du Massachusetts. La pression s'intensifie, et dans ce contexte il est difficile pour Coca-Cola de continuer à nier le lien potentiel entre ses boissons hautement sucrées et les problèmes de surpoids en cas de consommation excessive.

L'entreprise a ainsi décidé de changer de ton et diffuse depuis lundi un spot de deux minutes sur les principales chaînes américaines. Le message est clair: "Chaque calorie compte." C'est un retournement drastique dans sa façon de communiquer, même si une porte-parole explique que ces spots ne sont pas une réponse à une opinion publique négative, mais un message qui traite du "principal dossier du moment".

"Ne plus nier une réalité"

Pour le directeur de l'agence de communication Synthèse à Lausanne, cette campagne représente bel et bien un changement majeur dans le style de communication du groupe. Jusqu'à maintenant, il s'était quelque peu caché derrière ses boissons "light" et "zero", explique Hervé Devanthéry. "Maintenant, on dit au contraire: 'consommez différemment, faites attention, il y a un risque d'obésité en buvant des sodas qui sont très sucrés". Et de souligner que cet objectif est celui de toutes les marques et de tous les produits qui ont mauvaise presse. "C'est peut-être aussi une autre manière d'être un peu plus politiquement correct et de ne plus nier une réalité."

Loïs Siggen Lopez/oang

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New York montre l'exemple

La ville de New York a décidé une interdiction partielle des ventes de sodas de plus d'un demi-litre.

La décision, qui entrera en vigueur courant mars et s'appliquera dans les restaurants, les stades et les salles de cinéma, vise à lutter contre l'obésité dans une ville dont 58% des habitants sont obèses ou en surpoids, selon des statistiques de la mairie.

Contraindre les obèses à faire du sport?

Des élus conservateurs de la municipalité britannique de Westminster songent à contraindre les obèses à faire du sport sous peine de réduire leurs allocations.

La proposition émane d’un rapport récent sur le rôle des collectivités locales dans la santé publique, confrontées à l’explosion des coûts liés à l’obésité.

Le document propose même un moyen concret de contrôler les personnes en surpoids invitées à faire de l’exercice: une carte magnétique permettrait de pointer et d’enregistrer les passages à l’entrée d'un centre sportif. Les absents seraient automatiquement punis et les assidus récompensés.

La proposition fait polémique, mais semble avoir le soutien du grand public: selon un sondage, plus de la moitié des interrogés estiment que les obèses devraient être privés de certaines allocations s’ils refusent de faire du sport.