Certaines plantes génétiquement modifiées (PGM) pourraient contribuer en Suisse aussi à une agriculture respectueuse de l'environnement et très productive. C'est la conclusion d'un rapport des Académies des sciences présenté mardi à Berne devant la presse.
Selon ses conclusions, les PGM ne présentent pas de risques supplémentaires pour l'être humain, les animaux et l'environnement. Pour les scientifiques, les nouvelles variétés de PGM nécessitent entre autres moins de traitements chimiques contre des agents pathogènes.
Mais du côté politique, on apprécie différemment les conclusions mises en avant par les Académies des sciences. (voir ci-contre)
Ne pas prendre "à la légère" le potentiel
La Suisse ne devrait pas, "à la légère", dénier au génie génétique le potentiel de contribuer à une agriculture durable et à la sécurité alimentaire, écrivent les Académies des sciences dans le rapport "Les cultures génétiquement modifiées et leur importance pour l'agriculture durable en Suisse".
Celui-ci s'inscrit dans la foulée du programme national de recherche "Utilité et risques de la dissémination des plantes génétiquement modifiées" (PNR 59), qui s'est achevé l'an dernier.
Pommes de terre, pommiers et betteraves
Une trentaine d'experts y ont apporté leur concours. Ils évoquent notamment du potentiel dans les pommes de terre, les pommiers et les betteraves à sucre.
Par exemple, si les betteraves à sucre génétiquement modifiées étaient admises en Suisse, elles procureraient aux paysans un bénéfice jusqu'à 40% supérieur, ont calculé des chercheurs d'Agroscope.
Les académies préconisent pour conclure un encouragement substantiel de la recherche agronomique publique. Cela réduirait aussi la dépendance à l'égard des quelques grandes entreprises du domaine, notent-elles
ats/gchi
Colère de certains parlementaires
L'agriculture suisse n'a pas besoin des OGM, ont répondu mardi des parlementaires aux Académies suisses des sciences. Ils ne satisfont pas aux exigences de qualité voulue par la politique agricole fédérale et engendrent des coûts trop élevés.
Les Chambres fédérales ont prolongé le moratoire sur les OGM en tenant compte des conclusions du Programme national de recherche PNR 59, affirme Adèle Thorens, conseillère nationale (Verts/VD) et auteure d'une lettre ouverte publiée dans "Le Temps".
Et les conclusions du PNR 59 démontrent que les OGM ne satisfont pas aux critères de la "Stratégie qualité" choisie par un large consensus des milieux politiques, agricoles et économiques concernés, précisent les politiciens.