Nuisibles pour les océans, les microplastiques, commencent seulement à être étudiés dans les plans d'eau douce. Or des chercheurs de l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) ont constaté que le lac Léman n'était pas épargné par le phénomène.
Selon Florian Faure de l'EPFL, la situation reflète ce qui se passe au niveau planétaire, même si la Suisse et la France ont fourni de gros efforts pour préserver leurs rives ces dernières décennies.
Ecosystèmes en danger
La pollution microplastique met les écosystèmes des lacs et rivières à rude épreuve. Lorsque les oiseaux et poissons avalent ces petits morceaux de plastiques, ceux-ci peuvent obstruer leurs voies digestives ou bloquer leurs voies respiratoires.
De plus, les débris ingérés peuvent transporter en surface des additifs toxiques comme le bisphénol A et les phtalates, deux agents cancérigènes, ou d'autres polluants hydrophobes, tels les PCB.
Chalut Manta
Pour quantifier la pollution microplastique, Florian Faure et son équipe ont utilisé plusieurs approches: ratissage des plages lémaniques, dissection d'animaux, de poissons et autres oiseaux provenant de l'environnement aquatique ou encore observation des fientes de volatiles trouvées aux alentours du lac.
Un chalut Manta (filet flottant à petit maillage) accroché derrière un bateau a permis de récolter tous les matériaux solides présents dans les couches supérieures du lac Léman.
Elargir la recherche
Principal accusé, le polystyrène, même si des plastiques durs, membranes et bribes de ligne de pêche faisaient également partie des particules collectées.
Le volume de débris sortis du lac Léman par le chalut au cours de cette étude préliminaire s’est révélé comparable à celui observé en Méditerranée.
Les scientifiques vont désormais élargir leur recherche aux lacs et rivières suisses grâce à un mandat de l’Office fédéral de l’environnement.
ats/pym