Lancé en grande pompe par son président Patrick Aebischer il y a quatre ans, le projet de campus de l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) à Ras al-Khaimah, dans les Emirats arabes unis, peine à décoller. Il devait ouvrir ses portes au plus tard en 2013 et faire de la recherche sur l'eau et les énergies renouvelables, mais il n'a jamais été construit et ne le sera peut-être jamais.
Première pierre en 2009
La pose de la première pierre de ce projet, en plein désert, avait pourtant été qualifiée "d'historique" par Pascal Couchepin alors conseiller fédéral. Mais aujourd'hui, on attend toujours la deuxième pierre.
Franco Vigliotti, doyen de l'EPFL Middle East, reconnaît que le projet tel qu'il avait été imaginé, avec une infrastructure sur place, ne verra en tout cas pas le jour dans les 2-3 années qui viennent. Parmi les explications, la crise financière a joué un rôle important. Pour le petit émirat de Ras al-Khaimah, qui n'a pas de ressources pétrolières ou gazières, un investissement de la taille de celui qui avait été prévu initialement s'est révélé plus difficile.
Avenir très incertain
Le contrat a été signé pour sept ans et Jerôme Grosse, porte-parole de l'EPFL, confirme que des discussions sont en cours sur l'avenir du projet. L'EPFL s'installera peut-être plus loin - en Chine ou en Inde. Mais elle maintiendra peut-être ce programme académique dans les Emirats, tout en revoyant à la baisse ses ambitions de campus.
Francesca Argiroffo/oang
Nouveaux masters créés
Pour l'heure, l'EPFL Middle East loue des bureaux à Ras al-Khaimah et le professeur Franco Vigliotti s'est démené pour assurer la partie académique du projet.
Un master a été créé autour de l'énergie durable, qui intéresse beaucoup de Suisses et d'étrangers. La première volée va recevoir son diplôme dans quelques jours.
Mais la majeure partie de l'enseignement se fait à Lausanne.
La difficulté, note Franco Vigliotti, est de trouver ensuite un stage dans la région - dans une entreprise locale, suisse ou internationale - autour d'un projet de recherche. L'autre difficulté est d'attirer les étudiants émiratis dans le programme.