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Facebook collecte aussi des données sur les non-membres

Depuis sa création, Facebook est critiqué pour ses règles de confidentialité. [AP/Marcio Jose Sanchez]
Depuis sa création, Facebook est critiqué pour ses règles de confidentialité. - [AP/Marcio Jose Sanchez]
La fuite des données de 6 millions de profils Facebook le 21 juin dernier a confirmé que le réseau social exploite les données des contacts privés des utilisateurs, même s'ils ne sont pas inscrits.

Depuis sa création, Facebook est au centre de polémiques concernant ses règles de confidentialité. Avant tout pour ce qui est des données fournies consciemment par les utilisateurs. Mais de plus en plus pour des données fantômes, collectées à l'insu des internautes, concernant parfois même des personnes ne possédant pas de compte Facebook.

La transmission des contacts

Dernière controverse en date, la publication involontaire des contacts de 6 millions d'utilisateurs Facebook le 21 juin 2013. En cause, l'enregistrement d'une archive d'un compte Facebook via l'outil du réseau Download Your Information (DYI) (lire Une panne Facebook partage les contacts de 6 millions d'internautes).

Ce bug a révélé que le couplage d'un profil Facebook à un autre carnet d'adresses permettait à la firme de Mark Zuckerberg de collecter des données de tous les contacts de l'utilisateur.

Concrètement, cela signifie que l'ensemble des informations enregistrées dans des carnets d'adresse type Outlook de Microsoft ou Contacts d'Apple (adresses mail et postale, numéro de téléphone, etc.) sont récoltées par Facebook, que la personne soit inscrite ou non. Il suffit pour cela qu'un seul "ami" importe son carnet d'adresses sur son profil.

Profils d'utilisateurs non-inscrits

Dans un communiqué envoyé pour répondre à la fuite du 21 juin, Facebook admet l'utilisation de ces données. "Quand les utilisateurs importent leurs listes de contacts ou carnets d'adresses sur Facebook, nous essayons d'établir des correspondances de données avec d'autres utilisateurs de Facebook pour générer des recommandations d'amis." Dans le cas contraire, les utilisateurs non-inscrits sont invités à rejoindre la communauté.

Pire, si plusieurs utilisateurs importent le même contact non-inscrit, Facebook compilera les données pour créer un véritable profil fantôme de cette personne. Sachant qu'il y a plus d'un milliard de compte enregistrés, l'entreprise pourrait donc potentiellement posséder une banque de données globale. De quoi forcément intéresser l'espionnage américain... (lire: Facebook et Microsoft très sollicités par le gouvernement américain)

Des publicités ciblées

Mais avant de penser à la Défense nationale, Facebook pense à son porte-monnaie. Car derrière ces collectes générales de données se cache la volonté de proposer des publicités ciblées, forcément vendues plus cher. Et quand on sait que 85% du chiffre d'affaires de Facebook proviennent de la publicité...

Victorien Kissling

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L'espionnage du "j'aime"

Une étude britannique publié en mars 2013 affirme qu'il est possible d'en apprendre beaucoup sur les internautes en fonction de leurs clics sur le bouton "J'aime" de Facebook. Il permet notamment de connaître leur race, âge, sexualité ou leur orientation politique, pour un taux de 95% de réussite.

Allant encore plus loin, un Land allemand a interdit en 2011 aux sites internet d'intégrer une "plate-forme Facebook" - soit la possibilité à un internaute de partager une page via un bouton "j'aime". Selon les organismes de protection des données, cliquer sur "j’aime" induit le transfert automatique de données à Facebook, notamment l'adresse IP, la durée de connexion ou les données de navigation sur les sites partenaires. Ce module intégré permettrait même au réseau social de récolter des données d'utilisateurs non-membres.