Il pèse 142 grammes et coûte 300'000 francs: le premier burger créé in vitro et fabriqué à partir de cellules souches de vache a été cuisiné, servi et dégusté lundi à Londres. Deux volontaires, dûment assermentés, une Autrichienne "chercheuse en tendances culinaires" et l'auteur américain d'un livre sur "les goûts de demain", y ont goûté sous le regard de son créateur.
Ce steak né en laboratoire, oeuvre d'un scientifique néerlandais de l'université de Maastricht, Mark Post.
Six semaines de "cuisine"
Avec son équipe, ce professeur a mis six semaines pour confectionner son hamburger à partir de 20'000 minuscules tranches de viande cultivées en laboratoire.
Ils y ont ajouté de la chapelure, du sel, de la poudre d'oeuf ainsi que du jus de betterave et du safran pour la couleur.
"Notre burger est fabriqué à partir de cellules du muscle prélevées directement sur la vache. On n'a rien modifié. Pour que ce soit une réussite il faut qu'il ait la même apparence, la même consistance et, on l'espère, le même goût que le vrai", précise Mark Post.
L'équipe du Dr Post table sur un début de commercialisation d'ici dix à 20 ans.
>> Pour aller plus loin, lire : La viande in vitro, une révolution pour l'alimentation humaine?
afp/moha
Réduire l'impact néfaste sur l'environnement
Le professeur Mark Post estime que l'expérience est "d'importance car le boeuf produit en laboratoire offre une solution à des problèmes majeurs que rencontre notre planète" en permettant de créer de la viande à volonté et sans dégâts majeurs sur l'environnement.
Avec l'augmentation de la population mondiale, "la demande en viande va doubler dans les quarante ans qui viennent. Aujourd'hui, nous utilisons 70% de nos capacités agricoles pour la production de viande. On comprend bien pourquoi il nous faut trouver des alternatives", souligne-t-il.
La fabrication de viande en laboratoire permettra de réduire les émissions de gaz à effet de serre résultant de l'élevage, note encore le scientifique.