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La pollution de l'air fait courir des risques aux futurs bébés

Les voitures les plus polluantes seraient signalées par des vignettes.
Les particules fines proviennent entre autres, des gaz d'échappement, de chauffages et d'activités industrielles.
L'exposition de la femme enceinte aux polluants atmosphériques augmente le risque de donner naissance à des bébés avec un retard de croissance foetale, indique mardi une étude européenne.

La pollution de l'air augmente le risque pour les femmes enceintes de donner naissance à des bébés de petit poids au tour du crâne diminué, selon une étude européenne sur plus de 74'000 femmes enceintes publiée mardi.

L'exposition de la femme enceinte aux polluants atmosphériques et au trafic routier augmente de manière significative le risque de retard de croissance foetale, notent les auteurs de ce travail publié dans la revue spécialisée The Lancet Respiratory Medicine.

Source d'autres pathologies

Le faible poids de l'enfant né à terme (moins de 2,5 kg, après 37 semaines de grossesse) est associé à des problèmes respiratoires dans l'enfance et d'autres pathologies plus tard dans la vie (diabète, surpoids, troubles cardiaques).

La diminution du périmètre crânien "incite à se poser la question de l'effet de la pollution sur le neuro-développement, sur le plan cognitif ou comportemental", relève l'épidémiologiste Rémy Slama, directeur de recherche à l'Inserm (institut de recherche médical public, Grenoble, France) et coauteur de l'étude.

afp/cab

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Abaisser le niveau de particules fines

Une proportion importante des cas (de bébés de) petit poids de naissance à terme pourrait être évitée en Europe si la pollution de l'air urbain, et en particulier les particules fines, diminuait, commente Rémy Slama, directeur de recherche à l'Inserm (institut de recherche médical public, Grenoble, France), coauteur de l'étude.

Ramener le niveau des particules fines à 10 microgrammes/m3 (valeur cible annuelle de l'OMS) permettrait d'éviter 22% des cas bébés de petit poids, estiment les chercheurs.

Les taux d'exposition moyens aux particules fines mesurés dans l'étude allaient, selon la zone, de moins de 10 microgrammes/m3 à près de 30 microg/m3.

Dans ses directives sur la qualité de l'air, l'Union européenne a fixé la limite pour les particules fines (dites PM 2,5) à un niveau 25 microgrammes par m3 en moyenne sur l'année.

Une vaste étude

Pour ce travail, les auteurs ont réuni 14 études de 12 pays européens impliquant plus de 74'000 femmes ayant accouché d'un seul enfant entre 1994 et 2011, en s'appuyant sur les données de la European Study of Cohorts for Air Pollution Effects (ESCAPE : Etude européenne de cohortes sur les effets de la pollution atmosphérique).