Un nouveau modèle climatique affirme qu'un arrêt brutal des émissions de dioxyde de carbone (CO2) ne suffirait pas à enrayer le réchauffement climatique. Le CO2 émis jusqu'à aujourd'hui continuerait à réchauffer la température moyenne pendant des siècles, d'après une étude menée par l'EPFZ et l'Université de Princeton, publiée lundi dans la revue Nature Climate Change.
Selon les chercheurs, l'arrêt brutal des émissions de CO2 entraînerait dans un premier temps un refroidissement. Mais, un siècle plus tard, le modèle prédit un réchauffement graduel en raison du surplus de CO2 présent dans l'atmosphère. Quatre siècles après, il annonce une augmentation de 0,37 degré. A titre de comparaison, la température globale a gagné 0,85 degré depuis le début de l'ère industrielle.
Que peuvent absorber les océans?
La recherche avance aussi qu'une augmentation de 2 degrés, considérée comme un seuil dangereux, serait atteinte avec l'émission de 250 milliards de tonnes de CO2 supplémentaires, soit la quantité émise en quelques décennies. Cet automne, le GIEC estimait lui qu'il en faudrait 500 milliards de tonnes.
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1000 ans pour absorber 80% du CO2
Selon l'étude américano-suisse, 40% du CO2 émis par l'homme dans l'atmosphère serait absorbé en 20 ans en cas d'arrêt soudain des émissions. En revanche, il faudrait 1000 ans aux océans et aux plantes qui se nourrissent de CO2 pour en absorber 80%.
Point de saturation
L'étude, reprise notamment dans les médias anglophones et Le Matin, se base sur un modèle selon lequel les océans n'absorbent pas autant de CO2 que les modèles précédents en raison d'un point de saturation.