Des chercheurs de l’Université de Lausanne et de l’EPFZ, soutenus par le Fonds national suisse (FNS), ont pu démontrer que les glaciations sont responsables de l’augmentation des processus érosifs au cours des derniers millions d’années.
Cette accélération est bien plus importante dans les zones de hautes latitudes et altitudes, soit celles où se situe la majorité des glaciers, révèlent les travaux de l'équipe de chercheurs réunis autour de Frédéric Herman, de l’Université de Lausanne. Pendant quatre ans, ils ont compilé et interprété quelque 18'000 données provenant d'études locales.
Termochronologie
Leur étude se base sur la thermochronologie, un outil âgé d’une trentaine d’années. Son principe est simple: plus une roche s’approche de la surface, plus sa température baisse.
Cette évolution thermique est enregistrée dans des minéraux tels que zircon et l’apatite. En connaissant l'histoire thermique de ces minéraux, les chercheurs peuvent calculer le temps que la roche qui les contient a mis pour atteindre la surface et en déduire une vitesse d’érosion.
ats/pym
Liens entre l'érosion et le cycle du CO2
Les résultats de l'étude devraient également permettre d’améliorer la compréhension des liens entre l’érosion et le cycle du CO2. Plus une roche est réduite en petits morceaux, plus ces derniers réagissent chimiquement à l’atmosphère et transportent du CO2 pour le piéger au fond des océans.
"Le fait que les glaciations accélèrent les processus d’érosion leur donne un rôle dans la question complexe du gaz carbonique comme effet de serre et de son évolution au cours des âges», explique Frédéric Herman. La compréhension de ce phénomène est importante à l’heure où d’importants efforts sont fournis pour modéliser l’évolution du climat et des gaz à effet de serre.