Les révélations d'Edward Snowden sur les méthodes d'espionnage de l'Agence de renseignements américaine (NSA) ont créé une toute nouvelle branche économique. Des start-up et des grands groupes travaillent d'arrache-pied afin de développer des téléphones cryptés pour petits budgets.
Ils sont conçus pour se protéger contre l'espionnage industriel, le piratage de savoir-faire et la cybercriminalité. Ils visent à empêcher des attaques très élaborées menées par des services de renseignements ou des organisations criminelles ou d'espionnage économique international. Le prix en Suisse d'un tel téléphone portable se monte à 3000 francs.
Applications
De plus en plus de petits clients exigent désormais davantage de sécurité. C'est pourquoi certains producteurs misent sur de petits programmes (applications) spéciaux qui sécurisent la communication, alors que d'autres créent carrément un nouveau téléphone portable.
ats/pym
Les Suisses moins méfiants
De manière surprenante, l'augmentation des ventes et de la demande est restée très modeste en Suisse depuis les révélations d'Edward Snowden, selon Wolfgang Homann, expert en sécurité dans la téléphonie. En Allemagne, au contraire, la demande a fortement augmenté.
Selon une étude récente, la moitié des moyennes et grandes entreprises allemandes sont victimes d'espionnage industriel. En Suisse, la situation n'est pas différente, estime Wolfgang Homann. En raison de l'énorme potentiel d'innovation, l'expert juge que le besoin de protection y est particulièrement élevé.
Condamnation chinoise
Le géant chinois des télécoms et de l'internet Huawei a condamné lundi des "pratiques d'espionnage" supposées de l'agence américaine de sécurité NSA, après des informations de presse faisant état d'intrusions dans les réseaux du groupe chinois.
Huawei avait démenti mi-janvier des informations selon lesquelles la sécurité de ses équipements télécoms pouvait être déjouée par la NSA. Outre les équipements télécoms, le groupe chinois est le troisième fabricant mondial de smartphones.
De son côté, la NSA a réagi en maintenant que sa collecte d'informations concernait uniquement "des cibles étrangères en fonction des exigences du renseignement".