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Ventes en baisse pour les pilules de 3e et 4e générations en Suisse

Quels sont les risques de prendre la pilule contraceptive? [areeya_ann]
Quels sont les risques de prendre la pilule contraceptive? - [areeya_ann]
Bien qu'elles restent les plus utilisées en Suisse, les pilules contraceptives de 3e et 4e générations ont connu une baisse des ventes ces dernières années au profit de celles de 2e génération.

Les gynécologues semblent suivre les appels à la prudence* concernant les pilules de 3e génération et suivante: les ventes de ces contraceptifs ont diminué depuis 2009, selon des chiffres fournis par IMS Health à PharmaSuisse et Interpharma.

Les parts de marché dans les ventes en pharmacie sont passées de 46,20% en 2011 à 42,21% en 2013 pour les pilules de 3e génération et de 27,79% à 24,11% pour les pilules plus récentes (qui sont pour la majorité des "pilules de 4e génération").

Davantage de pilules de 2e génération

Cette diminution semble s'être faite en faveur des pilules de 2e génération, puisque leur part de marché est passée de 11,94% à 18,46%. Les ventes des pilules de 1ère génération et des anneaux vaginaux ne montrent en revanche aucune évolution notable.

A noter que si les ventes de pilules de 3e génération et suivantes ont diminué en pharmacie, le canal "médecins et hôpitaux" n'a pas été touché par ce phénomène:

Caroline Briner

*Swissmedic et Société suisse de gynécologie et d'obstétrique

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Comment expliquer ces tendances?

Depuis 2012, les gynécologues sont invités à proposer une pilule de 2e génération aux femmes qui débutent un traitement car "le risque de thrombose apparaît surtout durant la première année, en particulier durant le premier mois", explique Dorothea Wunder, médecin-cheffe au CHUV.

Pour les femmes qui prennent déjà une pilule de 3e ou de 4e générations, le traitement peut être poursuivi s'il n'y a pas de contre-indication. C'est d'ailleurs souvent le cas, car les pilules de 2e génération engendrent régulièrement de l'acné, des cheveux et une peau grasse, voire un état dépressif.

Les pilules de 3e et 4e générations présentent les mêmes risques de thromboses, mais il existe davantage de types de contraceptifs de 3e génération.

Le risque de thrombose

Pour 10'000 femmes, l'augmentation du risque de thromboembolie veineuse (TVE) est en moyenne de:

- 2 pour les cas sans usage de contraceptifs hormonaux combinés.
- 5 - 7 pour un usage de contraceptifs combinés contenant du lévonorgestrel (2e génération).
- 6 - 12 pour un usage de préparations combinées non orales (anneau vaginal, patch) contenant de l'étonogestrel ou de la norelgestromine.
- 9 - 12 pour un usage de contraceptifs combinés contenant du désogestrel, du gestodène ou de la drospirénone (3e et 4e génération).
- 10-30 pendant la grossesse.

La liste des pilules par génération:

Et les autres moyens contraceptifs?

L'anneau vaginal et le patch, à base d'oestrogènes également, présentent des risques de thrombose comparables aux pilules de 3e génération et plus récentes.

A contrario, les stérilets hormonaux, à base de progestérone, n'augmenteraient pas ce risque. Leurs ventes semblent d'ailleurs partir à la hausse.

Chute des ventes en France

En France, les ventes de pilules de 3e et 4e générations ont chuté de 60% entre janvier-avril 2012 et janvier-avril 2014, selon l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM).

En même temps, les ventes de pilules de 1e et de 2e générations ont progressé de 36%.

L'ANSM souligne que les ventes de pilules ont globalement diminué de 9% entre ces mêmes périodes et que la vente de stérilets a augmenté de 26% depuis janvier 2013.

La France a retiré du marché en 2013 la pilule Diane 35 "pour des raisons pas très compréhensibles", commente Dr Dorothea Wunder, en précisant que l'Agence européenne des médicaments ne s'est pas prononcée de manière aussi drastique.