Des centaines de Suisses désirent effacer des liens les concernant sur Google. Le moteur de recherche a reçu depuis la fin mai 1645 demandes de suppression qui visent 7085 adresses, a fait savoir son porte-parole mardi.
Ces demandes font suite à une décision de la Cour de justice de l'Union européenne, qui avait estimé en mai que les particuliers disposaient d'un droit à l'oubli sur Internet. Avec la possibilité de supprimer les liens vers des pages comportant des informations personnelles périmées ou inexactes.
Droit à l'oubli
Les moteurs de recherche ne peuvent pas invoquer la valeur journalistique d’un contenu pour refuser une demande de suppression, affirme Google. Cela signifie qu'un média "peut publier sur son site un article que nous ne serions pas en droit d’inclure dans les résultats de recherche".
Une question pèse donc sur le processus: faire la distinction entre le droit à l'oubli d'une personne et la protection de sa sphère privée, et le droit à l'information du public.
ats/fxl
Des résultats toujours visibles sur google.com
Les résultats qui seront effacés sur google.ch apparaîtront toutefois toujours sur google.com.
"Les juges qui ont émis ce jugement n'ont pas compris comment Internet fonctionne", fait remarquer Ruedi Noser. Le conseiller national (PLR/ZH) n'envisage pas d'intervenir au Parlement à ce sujet.
Politiciens et hôteliers en tête
De nombreuses demandes de suppression émanent d'anciens dirigeants politiques souhaitant faire retirer des articles qui critiquent leur gestion lorsqu’ils étaient en poste.
D'autres proviennent d'hôteliers, mécontents de certaines critiques à leur encontre, illustre le directeur juridique de Google.
Traitement des requêtes en cours
Le géant américain est en train d'organiser le traitement des requêtes. Celui-ci devra s'effectuer au cas par cas et peut en principe débuter dès maintenant.
Pour ce faire, "nous allons certainement embaucher des experts connaisseurs du droit suisse", déclare mardi à l'ats Samuel Leiser, porte-parole de Google Suisse.
70'000 demandes en Europe
Au niveau européen, Google a reçu depuis mai plus de 70'000 demandes de retrait. Ce qui représente quelque 250'000 pages sur la toile.