Une Iranienne est devenue la première femme lauréate de la plus prestigieuse récompense en mathématiques, la Médaille Fields, a annoncé mardi le Congrès international des mathématiciens (ICM) qui se tient cette année à Séoul, en Corée du sud.
Quatre lauréats
Professeur à l'Université de Stanford en Californie, Maryam Mirzakhani, née en 1977 à Téhéran, et qui a obtenu son doctorat à Harvard en 2004, partage la Médaille Fields 2014, attribuée tous les quatre ans, avec Artur Avila, un Français d'origine brésilienne directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), Manjul Bhargava, un Américain professeur à l'Université de Princeton, et Martin Hairer (lire ci-dessous).
Maryam Mirzakhani est une spécialiste de la géométrie des formes inhabituelles et a découvert de nouvelles façons de calculer les volumes d'objets avec des surfaces hyperboliques, comme par exemple une selle de cheval.
agences/fb
"Prix Nobel" des mathématiques
La Médaille Fields est attribuée depuis 1936 à au maximum quatre mathématiciens de moins de 40 ans. Les lauréats reçoivent chacun 15'000 dollars canadiens (environ 13'300 francs).
Ce prix a été proposé en 1923 par le mathématicien canadien John Charles Fields, décédé en 1932. Il a légué ses biens à la science pour financer cette récompense souvent qualifiée de "prix Nobel" des mathématiques.
Sur les 55 lauréats au total, on compte notamment 13 Américains et 12 Français, les deux nationalités ayant reçu le plus souvent cette récompense.
La Médaille Fields est officiellement connue comme "la médaille internationale pour des découvertes exceptionnelles en mathématiques".
Maryam Mirzakhani espère faire école
"C'est un grand honneur et je serai heureuse si cela encourage de jeunes femmes scientifiques et mathématiciennes", a déclaré Maryam Mirzakhani, citée dans un communiqué publié sur le site de l'Université de Stanford. "Je suis convaincue que de nombreuses autres femmes recevront ce type de récompense dans les prochaines années", a-t-elle ajouté.
Un lauréat "genevois"
Martin Hairer, qui figure parmi les quatre lauréats, a démarré sa carrière académique à l'Université de Genève. Il y a obtenu un Bachelor en mathématiques, puis un Master et un doctorat en physique.
De nationalité autrichienne, Martin Hairer est également le fils d'un actuel professeur honoraire de l'Université de Genève, Ernst Hairer.