Le lactate, un dérivé du glucose, active des récepteurs impliqués dans le processus de mémorisation. Des chercheurs de l’EPFL viennent d’en publier le mécanisme dans la revue de l'Académie américaine des sciences (PNAS). Ces travaux ouvrent des perspectives thérapeutiques contre les troubles cognitifs et la dépression.
Les chercheurs ont d’abord travaillé in vitro. Ils ont exposé des cellules neuronales de souris à différentes substances afin d’en mesurer les effets sur l’expression de gènes impliqués dans la mémoire. Les résultats ont pu être confirmés in vivo.
Des effets sur la dépression aussi
On sait également que des maladies telles que la dépression entraînent des troubles cognitifs, "or le lactate pourrait aussi avoir un effet antidépresseur", souligne Pierre Magistretti, responsable de l'étude.
Le laboratoire de Pierre Magistretti vient de recevoir des crédits pour étudier les effets d’un apport artificiel de lactate.
ats/grin
Le lactate est un dérivé du glucose
Notre cerveau engloutit jusqu’à un quart de nos apports énergétiques. Neurones et astrocytes se régalent de glucose.
Les premiers s’en servent pour se protéger des produits toxiques issus de leur activité débordante.
Les seconds, qui sont des cellules gliales (par opposition aux neurones), fabriquent du lactate.
Premières études en 2011
Une recherche publiée en 2011, par le même laboratoire de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) en collaboration avec un groupe américain, a permis de démontrer le rôle crucial du lactate.
"In vivo, quand on bloquait le transfert de lactate des astrocytes aux neurones, on bloquait aussi le processus de mémorisation", résume Pierre Magistretti, cité dans un communiqué de l'EPFL.