Le donécopride, nouvelle molécule qui pourrait être efficace contre Alzheimer
Une étude publiée cette semaine dans la revue scientifique américaine PNAS annonce la découverte d'une molécule prometteuse contre Alzheimer, le donécopride. La recherche a été menée par trois laboratoires français, dont le Centre d'études et de recherche sur le médicament de Normandie (CERMN).
La molécule ne viserait plus une seule mais plusieurs cibles moléculaires impliquées dans la maladie, pour laquelle de nombreux essais cliniques ont échoué.
Aucun médicament n'a encore été élaboré
La nouvelle molécule a été testée avec succès "in vitro" mais aussi sur des souris qui auraient retrouvé, grâce à elle, la mémoire. "Il faut être très prudent, ce n'est pas encore un médicament", déclarait le professeur Patrick Dallemagne, directeur du CERMN.
Le donécopride n'est pour l'instant qu'un prototype et il faudrait passer aux essais cliniques pour qu'il devienne un médicament, ce qui implique la recherche de partenaires capables d'investir de 800 millions à un milliard d'euros.
ats/aqs
Effets positifs sur les souris
Pour vérifier l'effet de la molécule sur des souris, les chercheurs ont utilisé des tests qui exploitent l'attirance du rongeur pour les nouveaux objets. "On va pouvoir juger de sa mémoire de travail", explique le directeur du CERMN.
Dans un premier temps, les chercheurs ont employé des molécules détériorant la mémoire de la souris pour, ensuite, lui administrer le donécopride, ce qui leur a permis de vérifier que leur mémoire s'améliorait. D'autres tests ont été effectués sur des souris transgéniques présentant des troubles assez proches d'Alzheimer.
Un traitement très coûteux
Le coût de la maladie d'Alzheimer, forme la plus commune de démence sénile, est évalué à 604 milliards de dollars chaque année au niveau mondial.
Elle concerne actuellement 44 millions de personnes et ce nombre devrait être multiplié par trois d'ici 2050, estime l'association Alzheimer's Disease International.
Plusieurs grands groupes pharmaceutiques dont Roche, Merck et Johnson & Johnson travaillent à découvrir les causes de cette maladie et à mettre au point des traitements pour stopper son évolution. Au cours des 15 dernières années, plus d'une centaine de traitements expérimentaux se sont soldés par des échecs.