La reconstitution de la couche d'ozone d'ici à quelques décennies est en bonne voie, grâce à l’action internationale engagée contre les substances appauvrissant l'ozone, selon un rapport de l'ONU publié mercredi. Mais certains substituts utilisés sont de puissants gaz à effet de serre.
Selon l'évaluation réalisée par près de 300 scientifiques, la couche d'ozone, relativement stable depuis 2000, devrait revenir à son niveau de 1980 avant le milieu du siècle aux latitudes moyennes et dans l'Arctique.
Interdiction des substances nocives efficace
Dans l'Antarctique, le trou d'ozone continue de se former chaque année au printemps. Il est prévu qu'il continue d'en être ainsi pendant la majeure partie du siècle, étant donné que les substances appauvrissant l'ozone perdurent dans l'atmosphère, même si les émissions ont cessé.
"Ce sont de bonnes nouvelles", a réagi Stefan Reimann, du Laboratoire fédéral d'essai des matériaux et de recherche, l'un des principaux auteurs de l'étude. "Cela montre que l'interdiction de substances nocives pour la couche d'ozone est efficace", a-t-il déclaré.
ats/jvia
Importance du Protocole de Montréal
La couche d'ozone stratosphérique protège la terre des rayons ultraviolets nocifs émis par le soleil. Sans le Protocole de Montréal, adopté en 1987, et les accords annexes, les niveaux atmosphériques de substances appauvrissant l'ozone auraient pu décupler d'ici à 2050.
Selon les experts, le Protocole de Montréal aura permis d'empêcher deux millions de cas de cancer de la peau chaque année d'ici à 2030, d’éviter des dommages aux yeux et aux systèmes immunitaires humains et de protéger les espèces sauvages et l'agriculture.
Danger des produits de remplacement
Les émissions de substances nocives ont pu être réduites de plus de 90% grâce au Protocole de Montréal. Toutefois, "ces gains pour le climat risquent d'être remis en cause par l'utilisation des produits de substitution", avertit Thomas Peter, de l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich, qui a contribué au rapport de l'ONU.
Le rapport publié par l'OMM et le Programme des Nations Unies pour l'environnement affirme que l'augmentation rapide de certains produits de remplacement, comme les hydrofluorocarbones, risque en effet d'aboutir à des effets climatiques dommageables.