Le prix Nobel de chimie a été décerné mercredi aux Américains Eric Betzig et William E. Moerner, ainsi qu'à l'Allemand Stefan Hell, a indiqué le jury sur son compte Twitter.
Les trois chercheurs sont récompensés "pour le développement de la microscopie à fluorescence à très haute résolution", la nanoscopie, a indiqué le jury dans un communiqué.
Visualiser l'intérieur des molécules
Leurs travaux permettent désormais aux scientifiques de "visualiser l'intérieur des parois des molécules individuelles au sein de cellules vivantes". Longtemps, il a été impossible d'étudier les cellules vivantes dans les plus petits détails. Les lauréats ont mis au point deux méthodes pour le permettre.
Ces inventions sont utiles dans la compréhension de maladies comme Parkinson, Alzheimer et Huntington.
agences/sbad
Le tweet du jury du prix Nobel
BREAKING NEWS: #nobelprize2014 in Chemistry to Eric Betzig @HHMINEWS, Stefan W. Hell, William E. Moerner @Stanford pic.twitter.com/eVxpDZfXeE
— The Nobel Prize (@NobelPrize) 8 Octobre 2014
Un prix à 800'000 euros
Stefan Hell, 51 ans, a découvert la microscopie dite "stimulated emission depletion (STED)". Chacun de leur côté, Eric Betzig, 54 ans, et William Moerner, 61 ans, ont créé la microscopie monomoléculaire ("single-molecule microscopy").
Les lauréats recevront leur prix le 10 décembre à Stockholm. Ils se partageront 8 millions de couronnes (environ 867'000 euros)
Vers l'infiniment petit
"Longtemps la microscopie a été tenue par une limitation présumée: le fait qu'elle ne pourrait jamais obtenir une meilleure résolution que la moitié de la longueur d'ondulation de la lumière", a expliqué le jury du Nobel.
Cette limite de 0,2 nanomètre (0,2 milliardième de mètre) avait été théoriquement posée par l'Allemand Ernst Abbe en 1873. Mais plus d'un siècle ans plus tard, la science avait fait assez de progrès pour imaginer mieux.
Aidés par des molécules fluorescentes les lauréats du Nobel de chimie 2014 ont contourné avec ingéniosité cette limitation.
Leur méthode repose sur la possibilité d'allumer et d'éteindre la fluorescence de molécules individuelles. Des rayons lasers stimulent certaines molécules fluorescentes pour qu'elles brillent, permettant ainsi de scanner un objet nanomètre par nanomètre et d'en fournir une image.