Qu'est-ce que le virus Ebola?
Ebola est une maladie infectieuse virale sévère dont l'issue est souvent mortelle. Elle est provoquée par un agent pathogène du groupe des virus Ebola. Ces derniers font partie des virus pouvant provoquer des fièvres hémorragiques, à savoir des fièvres s'accompagnant de troubles de la coagulation sanguine.
Les épidémies sont rares et normalement limitées mais elles suscitent souvent une psychose, car le virus est souvent fatal.
Le virus Ebola a été nommé ainsi en référence à une rivière passant près de Yambuku, au nord de la République démocratique du Congo.
Quels sont les pays touchés?
Les premiers cas de virus Ebola ont été identifiés en 1976, au Soudan et en République démocratique du Congo. On a alors déploré près de 300 morts. Par la suite, des épidémies ont eu lieu en Afrique centrale.
Aujourd'hui, pour la première fois la maladie frappe des régions tropicales d'Afrique de l'Ouest, avec une ampleur sans précédent. Au 23 octobre, l'OMS a fait état de 4922 morts sur 10'141 cas.
L'épidémie s'est déclarée en mars en Guinée et a jusqu'à présent frappé sept pays. Outre la Guinée (1472 cas et 843 morts recensés au 10 octobre 2014), le Liberia (4249 cas, 2458 décès) et la Sierra Leone (3252 cas, 1183 morts) sont les plus touchés.
Des patients revenus de ces pays ont aussi perdu la vie aux Etats-Unis et en Europe.
Un foyer distinct a par ailleurs été identifié en République démocratique du Congo (RDC). Apparemment sous contrôle, cette souche a tué 43 personnes sur 71 cas depuis qu'elle a fait son apparition en août.
Comment se transmet-il?
Le virus se transmet au départ de l'animal à l'homme, via des contacts directs (comme la chasse, par exemple) ou indirects (comme la contamination de l'environnement par des urines ou la salive). On n'a pas identifié d'autres sources de transmission évidentes. C'est donc une zoonose, soit une maladie transmise à l'homme depuis l'animal (comme la rage). Des chauves-souris et des roussettes des régions tropicales et subtropicales de l'Afrique servent de réservoir au virus Ebola mais on ignore pour l'heure si d'autres animaux servent aussi de réservoir. Le virus se transmet ensuite à des animaux comme les singes ou les gorilles qui mangent des chauves-souris infectées ou des baies sur lesquelles ces dernières ont laissé des sécrétions biologiques.
La maladie se transmet aussi directement d'une personne à une autre, via le contact rapproché avec de sécrétions corporelles comme le lait maternel, le sang, les excréments ou les vomissements de personnes atteintes de la maladie. Les risques de transmission sont grands lors des rites funéraires, les parents et les amis de la personne qui a succombé au virus étant en contact direct avec sa dépouille, ou lors des soins prodigués aux patients. A noter que le sperme peut être un vecteur de la maladie jusqu'à 7 semaines après qu'un patient a guéri.
Le risque d'infection est très faible pour les voyageurs, la transmission ne se faisant que lors de contacts étroits avec un patient atteint ou un animal infecté.
Quels sont les symptômes?
Les premiers signes de la maladie ressemblent à ceux d'une grippe. Ils se déclarent entre 2 et 21 jours après l'infection. Fièvre, malaises, maux de tête, courbatures et inflammation de la gorge en sont les premiers symptômes. S'ensuivent vomissements, diarrhées et éruptions cutanées.
Parfois, les patients souffrent de troubles de la coagulation prononcés, ce qui peut conduire à des hémorragies au niveau des gencives ou encore entre autres du tube digestif. Puis des défaillances au niveau du foie ou des reins peuvent survenir.
Le risque de mortalité va de 50 à 90%.
Existe-t-il des traitements?
Pour l'heure, il n'existe ni vaccin ni thérapie spécifique pour venir à bout cette maladie. Le traitement de la maladie consiste à en combattre les symptômes. L'OMS a autorisé, en août 2014, l'emploi de traitements non homologués pour tenter de juguler l'épidémie qui frappe l'Afrique de l'Ouest.
Selon MSF, on peut réduire la très haute mortalité d'Ebola en s’attaquant aux symptômes. En perfusant, par exemple, les patients déshydratés par les diarrhées ou en vérifiant qu’ils ne soient pas aussi atteints par une autre maladie, comme le paludisme ou une infection bactérienne comme la typhoïde. Des vitamines et des anti-douleurs peuvent aussi être utiles.
boi avec RTSdécouverte, avec la collaboration du Professeur Laurent Kaiser (HUG).
Source: Office fédéral de la santé publique, Organisation mondiale de la santé et Médecin sans frontières