La pratique régulière d'un sport n'efface pas les méfaits de la position assise prolongée. Médecin du sport à l'Hôpital de la Tour à Meyrin, Maxime Grosclaude attirait déjà l'attention sur ce phénomène dans un article publié en 2010.
"Même les gens qui respectent les recommandations de l'Organisation mondiale de la santé et font au moins 30 minutes de marche par jour ne compensent pas les effets négatifs de nos modes de vie toujours plus sédentaires", explique à nouveau le docteur genevois vendredi à la RTS.
Sédentaires 9h20 par jour
"Les Américains les appellent les 'active couch potatoes'", précise-t-il. Malgré un exercice régulier, le temps passé en position assise peut être considéré comme un facteur de risque essentiel pour le développement de maladies chroniques telles que l'hypertension artérielle et le diabète.
Alors que le travail devant un ordinateur, les déplacements en voiture ou en transports publics et le temps passé devant la télévision s'installent dans nos emplois du temps, nous ne passons - selon certaines études - que 42 minutes par jour en mouvement. C'est peu sur 24 heures, c'est peu surtout mis en perspective avec les 9h20 consacrées à une activité sédentaire.
En 2010, une étude de l'American Cancer Society, citée par le Washington Post, tirait la sonnette d'alarme, affirmant que le taux de mortalité d'une personne assise plus de six heures par jour était 20 % plus élevé que celui d'une personne assise seulement trois heures par jour.
"Tout déplacement est bon à prendre"
"Si l'activité physique régulière ne suffit pas à compenser les dégâts causés par la station assise prolongée, cela ne doit pas décourager les gens", insiste Maxime Grosclaude. Selon ce spécialiste sensible à la question, "tout déplacement est bon à prendre". Et de souligner: "L'objectif de chacun devrait désormais être d'intégrer un maximum d'activité physique dans les tâches du quotidien".
Si toutes les entreprises ne sont pas encore sensibilisées à la question, de plus en plus s'efforcent d'améliorer l'ergonomie de leurs postes de travail, en proposant par exemple la possibilité de travailler debout. Certaines, encore, proposent des activités physiques à leurs collaborateurs avec un constat: malgré leurs coûts, ces mesures font baisser le taux d'absentéisme.
Et si vous n'avez pas la possibilité de travailler ailleurs que devant votre ordinateur, voici quelques astuces pour bouger plus en travaillant.
>> Pour en savoir plus, retrouvez l'enquête de la RTS dans le 19h30 du 14 novembre 2014.
Marie-Emilie Catier/Juliette Galeazzi
Pourquoi être assis fait mal
Rester assis trop longtemps entraîne des contractions musculaires statiques, qui s’opposent aux contractions dynamiques, survenant lors du mouvement, lorsque l’on fait du sport par exemple.
L'effort statique est caractérisé par un état prolongé de contraction des muscles qui s'applique habituellement au maintien d'une posture.
Dans le cas de la position assise, les fibres musculaires restent contractées, l’apport sanguin se réduit et les muscles reçoivent moins d'oxygène qu'ils n'en ont besoin. Le muscle n’est donc plus assez nourri, ce qui peut provoquer des crampes, des contractures et à la longue des lésions des tendons.
Par ailleurs, la pression discale augmente de 40% dans la position assise par rapport à la position debout.