Se chauffer avec l'eau des lacs peut sembler paradoxal, mais c'est une technologie qui se développe et dont le potentiel est très grand. C'est ce que montre une étude de l'institut de recherche aquatique Eawag parue en cette fin d'année. Une partie des chauffages à mazout pourrait être remplacée par cette technologie.
Le principe est le même qu'un système de pompe à chaleur et des premiers projets se concrétisent déjà, comme dans le quartier des Nations à Genève.
Plus de chauffages à mazout
C'est une contribution à notre consommation d'énergie principalement pour remplacer les sources fossiles pour le chauffage, explique Alfred Wüest, professeur de physique aquatique à l'Eawag. Et c'est aussi le but de l'Office fédéral de l'énergie: pouvoir abandonner le mazout à l'avenir pour le chauffage des habitations.
Le potentiel est énorme, particulièrement dans les grands lacs comme le Léman ou celui de Constance. L'étude évoque une production de plus de 60 Gigawatts. "C'est gigantesque", insiste Alfred Wüest. "Ce serait l'équivalent de plusieurs centrales nucléaires".
Pietro Bugnon/oang
Pas de conséquences sur l'environnement
Les conséquences directes pour l'environnement sont un léger refroidissement, puisqu'on prélève la chaleur de l'eau.
Mais la différence dont on parle est très faible, souligne Alfred Wüest. "Nous pensons que dans la majorité des cas ce sera inférieur à un degré, un demi degré même".
Les villes situées aux abords des grands lacs sont les principales concernées. Plus loin, les coûts de mise en place du réseau deviennent trop importants.