Le Prix Louis-Jeantet de médecine remis à deux chercheurs français et autrichien
Le Prix Louis-Jeantet de médecine 2015 a été attribué mardi à la Française Emmanuelle Charpentier et à l'Autrichien Rudolf Zechner. Chacun des lauréats reçoit la somme de 700'000 francs (625'000 pour leur institution et 75'000 à titre personnel).
"Paire de ciseaux moléculaires"
Emmanuelle Charpentier est récompensée "pour avoir contribué à l'exploitation d'un mécanisme ancien d'immunité bactérienne en un outil puissant pour éditer les génomes", selon un communiqué de la fondation.
La directrice du Centre Helmholtz de recherche sur les maladies infectieuses à Braunschweig (Allemagne) et son équipe ont découvert le mécanisme CRISPR-Cas9, "une paire de ciseaux moléculaires".
Ce système a été développé en un outil avec lequel "la modification d'un gène dans une cellule est quasiment devenue un jeu d'enfant", explique la Fondation Louis-Jeantet, qui y voit une révolution potentielle en biologie comme en médecine.
Métabolisme des lipides
Rudolf Zechner, professeur de biochimie à l'Université de Graz (Autriche), est quant à lui honoré "pour sa contribution à la compréhension du rôle capital que joue le métabolisme des lipides dans le développement de certaines maladies".
ats/dk
Une aide de 4,5 millions par an
Basée à Genève, la Fondation Louis-Jeantet soutient la recherche biomédicale - fondamentale ou clinique - en lui consacrant 4,5 millions de francs par an.
La somme est investie "à parts égales dans des projets européens et dans des projets locaux liés à la Faculté de médecine de l'Université de Genève".
Un outil aux applications multiples
"Ce qui est unique dans cette découverte c'est que c'est un outil qui a été largement adopté par la communauté scientifique en l'espace de seulement un ou deux ans", a affirmé Emmanuelle Charpentier dans l'émission Forum.
"Cela permet d'améliorer la thérapie génique, notamment dans le domaine des maladies génétique du sang", a indiqué la Française à la RTS.
Selon elle, "ça peut aussi ouvrir des portes au traitement de la mucoviscidose ou des maladies génétiques qui sont plus axées sur des troubles de dégénérescence neurologique, comme la maladie de Huntington."
Le développement clinique à Bâle
La chercheuse française a cofondé une entreprise de biotechnologie. Cette société, basée à Bâle, a pour but de "développer la technologie pour le traitement de maladies génétiques humaines héréditaires".
La ville de Bâle a été choisie car il s'agit de l'"une des meilleures villes en Europe dans le domaine des biotechnologies", mais aussi parce que les investisseurs sont basés dans la cité rhénane.