Aurore Avarguès-Weber a été récompensée mercredi pour ses travaux sur les abeilles par la fondation L'Oréal-Unesco "Pour les femmes et la science".
Son étude a permis de démontrer empiriquement "la grande capacité d'abstraction des abeilles: elles savent compter et reconnaître un visage", explique cette chercheuse à l'Université de Toulouse.
"Bonne vision et grande mémoire"
Placées à l'entrée d'un labyrinthe, les abeilles, a-t-elle pu observer, ont identifié différents signes représentés sur une cartographie. Après un rapide apprentissage, elles ont régulièrement choisi la sortie portant le signe menant à une récompense.
Malgré un cerveau pas plus grand qu'une tête d'épingle, les abeilles sont dotées "d'une bonne vision et d'une grande mémoire", ajoute la chercheuse.
La jeune femme souhaite désormais comprendre comment les abeilles réalisent des tâches de cette complexité avec si peu de neurones (un million, contre 100 milliards pour un être humain).
afp/dk
Les abeilles, "insectes intelligents" et les pesticides
Si ces travaux ne concernent pas directement la protection de cette espèce de plus en plus menacée, la jeune femme espère toutefois "sensibiliser davantage de personnes à la protection des abeilles en démontrant que ce sont des insectes intelligents".
Selon elle, les molécules toxiques des pesticides "ne tuent pas directement les abeilles, mais perturbent leur système nerveux. Leur mémoire diminue, elles se perdent et confondent les odeurs", met-elle en garde.
La danse subtile des abeilles
Les premières études sur l'insecte butineur remontent au début du siècle dernier. L'Autrichien Karl Von Frisch avait alors décrypté "le langage des abeilles".
Pour indiquer une source de nourriture à leurs congénères, les abeilles effectuent une danse subtile.
Il avait aussi démontré la faculté des abeilles à distinguer les couleurs.