La pratique d'un sport d'élite inclut des entraînements nombreux, intensifs et douloureux. Or tant pour les enfants que les adolescents, ces exercices peuvent porter préjudice à leur qualité de vie une fois adulte. Quelques recommandations:
Eviter le surentraînement
La théorie qu'il faut souffrir pour être le meilleur est dépassée, prévient Jérôme Nanchen, psychologue du sport, dans l'émission 36.9° de la RTS. "Par cette pratique, on va vers le surentraînement", estime-t-il, en appelant à écouter les signaux corporels ou psychiques.
Accepter les besoins d'un corps en croissance
"A 4-5 ans, on a besoin de jouer et non de s'entraîner, on doit développer des compétences motrices de base et non se spécialiser", poursuit Jérôme Nanchen. "A l'adolescence, le corps est en construction et le psychisme en développement. Si le jeune suit un entraînement et des compétitions d'adulte, son corps va se retrouver en difficulté". "Les os ne grandissent pas en longueur, mais au bout de chaque articulation. Et quand il y a trop de charge là-dessus, ça peut provoquer des fractures", renchérit Jost Schnyder, médecin du sport.
Respecter son stade de développement
Les filles atteignent leur pic de croissance (8 à 12 cm par an) plus tôt que les garçons. C'est lors de cette période que le squelette accumule le plus de calcium. Avant le pic, ce sont les membres inférieurs qui sont fragilisés (pied, genoux et hanches). Après ce sont les membres supérieurs.
Individualiser les entraînements
La tolérance à l'intensité des entraînements diffère d'un individu à l'autre. En outre, chaque courbe de croissance est unique. "Il y a d'énormes variation génétiques", résume la pédiatre Nathalie Farpour. Ainsi, les médecins recommandent d'individualiser les entraînements.
Etre suivi par un médecin
Le médecin permet de se faire soigner ses blessures, mais aussi de poser des questions et d'obtenir un suivi sur l'évolution de son corps. "Les douleurs mentionnées régulièrement nous donne une ligne de base. Ce sont les changements qui nous mettent en alerte", explique Boris Gojanovic, médecin-chef à l'Office fédéral du sport.
S'alimenter correctement et dormir suffisamment
Il faut s'alimenter de manière équilibrée et suffisante. Une nutrition mal adaptée peut non seulement provoquer une absence de menstruations chez les filles, mais aussi mettre en péril le capital osseux et conduire à une ostéoporose précoce chez tous les jeunes.
Etre attentif
A la puberté, le corps se transforme de manière inégale. Ces transformations peuvent rendre l'adolescent maladroit et donc provoquer des accidents plus facilement.
Une ligne rouge franchie?
"Si l'enfant ne dort plus bien, perd son appétit, a de moins bons résultats scolaires et des blessures fréquentes, ça signifie que l'entraînement est trop poussé", résume le médecin Jost Schnyder. Mais qu'on se rassure: "si la croissance a été ralentie ou que des troubles hormonaux sont survenus, un rattrapage se fait dès qu'on diminue la pratique intensive du sport", conclut le médecin Boris Gojanovic.
François Jeannet et Dominique Gabrieli/bri