Relayée par la revue médicale The Lancet, la recherche révèle qu'antidépresseurs et méditation se valent et réduisent le risque de rechute d'environ 50%.
"Les antidépresseurs ne conviennent pas à certaines personnes, car ils peuvent entraîner des effets secondaires", explique jeudi le psychiatre Guido Bondolfi dans la chronique Corpus de la RTS.
Dans leur étude, les chercheurs de l'Université d'Oxford, en Angleterre, ont observé que la méditation en pleine conscience pouvait même s'avérer plus efficace chez les personnes à très haut risque de rechute de dépression, notamment celles ayant subi un traumatisme dans l'enfance.
Peu développé en Suisse
La méditation implique un certain effort de la part des patients, note Guido Bondolfi. "Les patients sont sensés effectuer des exercices de méditation de 45 minutes par jours, six jours sur sept", précise le psychiatre.
Contrairement à certains pays tels que la Grande-Bretagne, où le système de santé public reconnaît le traitement par la méditation, ce dernier n'est pas encore généralisé en Suisse.
"Aux Hôpitaux universitaires de Genève, cela fait une quinzaine d'années que nous proposons ce type d'intervention (...) mais il n'y a pas beaucoup d'institutions publiques qui offrent de manière régulière ce type d'approche", conclut Guido Bondolfi.
Virginie Matter/hend
Rester connecté au présent
L'efficacité de la méditation réside notamment dans le fait qu'elle pousse le patient à rester connecté au présent et lui évite d'entretenir des pensées négatives.
"Lorsqu'une personne a déjà souffert de dépression (...), il lui suffit d'avoir une légère baisse d'humeur pour entrer dans une sorte de spirale qui la tire vers le bas", rappelle le psychiatre Guido Bondolfi .