"Les résultats de cette étude suggèrent que les risques d'extinction vont s'accélérer avec la hausse des températures, pour menacer jusqu'à 16% des espèces animales s'il n'y a pas de changement des politiques actuelles", souligne Mark Urban, biologiste et principal auteur de l'étude publiée jeudi par "Science".
Ce dernier a analysé 131 études portant sur l'impact du changement climatique sur la faune et la flore dans plusieurs régions du monde.
Il a constaté que la perte de biodiversité s'accélérait pour chaque degré d'accroissement de la température sur le globe.
Risque exponentiel
Selon l'hypothèse d'une augmentation de 2°C des températures mondiales d'ici la fin du siècle, un chiffre sous-estimé pour beaucoup, 5,2% des espèces seraient menacées d'extinction, contre 2,8% actuellement.
Avec une hausse de 3°C sur la même période, ce sont 8,5% des espèces qui pourraient disparaître. Si le mercure grimpe de 4,3°C d'ici 2100, ce serait alors 16% des espèces animales qui seraient menacées.
ats/sbad
Amérique du Sud et Australie plus menacées
L'auteur de l'étude a également conclu que le danger d'extinction variait selon les régions du monde, selon qu'elles sont plus ou moins affectées par le réchauffement.
Dans certains pays de l'hémisphère austral, où des habitats se réduisent sans possibilité pour des animaux, comme des reptiles et des amphibiens, de se déplacer suffisamment vite, les risques de disparition sont les plus élevés: jusqu'à 23% des espèces en Amérique du Sud et 14% en Australie et en Nouvelle-Zélande.
L'Amérique du Nord et l'Europe sont les régions où le risque est le plus faible, avec 5 et 6% respectivement des espèces en danger.
Les climatosceptiques réduisent le budget "sciences de la Terre" de la Nasa
La Commission de la science et de l'espace de la Chambre des représentants américaine a nettement réduit le budget du département "sciences de la Terre" de la Nasa, qui comprend notamment l'étude du climat, provoquant de vives protestations de l'agence spatiale jeudi.
Le républicain Lamar Smith a présenté une proposition budgétaire pour la Nasa amputant de plus de 300 millions de dollars l'enveloppe consacrée à ces programmes, soit 18 à 32% de leur montant total.
"Le projet de budget menace de compromettre les progrès pour une meilleure compréhension du changement climatique ainsi que nos capacités de préparation et de réponse aux séismes, aux sécheresses et aux ouragans", a regretté dans un communiqué le patron de la Nasa, Charles Bolden.