Parti de Chine, l'avion révolutionnaire a été forcé d'interrompre sa route vers Hawaï. Le Vaudois André Borschberg, aux commandes de l'avion solaire pour cette traversée du Pacifique, a atterri sans problème à Nagoya vers minuit (heures locales, 15h en Suisse), après avoir patienté des heures au-dessus de l'archipel. On ignore combien de temps il restera au Japon.
Le pilote revient sur ses heures de vol avant cet atterrissage forcé: "C'est vrai que ça a été un grand moment déjà cette première partie (...) C'est jamais facile de renoncer, mais on a préféré le faire."
L'équipe de Solar Impulse a remercié les autorités japonaises d'avoir organisé en urgence l'arrivée au Japon, Bertrand Piccard parlant même de "chef d'oeuvre de diplomatie" dans une interview accordée au 19h30.
Bertrand Piccard a ainsi estimé que le "véritable record" de cette étape imprévue au Japon a été la "rapidité avec laquelle les autorités suisses ont obtenu les autorisations d'atterrir au pied levé, dans l'un des plus grand aéroport du pays!"
Une situation pas prévue pour l'avion
"La fenêtre météo vers Hawaï s'est détériorée. Nous avons décidé de réaliser un atterrissage intermédiaire à Nagoya !", avait auparavant expliqué l'équipe de Solar Impulse. Et d'ajouter que "l'avion pourrait souffrir du front froid".
"Malgré tout le désir que nous avions de continuer, c'était un risque inconsidéré", a déclaré Bertrand Piccard dans l'émission Forum de la RTS. "Solar Impulse est un projet d'exploration, ce n'est pas un projet de cascadeur", a-t-il ajouté.
agences/fb/tmun
Un vol de six jours et six nuits
Solar Impulse 2 a décollé dimanche à 2h39 (20h39 suisses samedi) de Nankin, à l'est de la Chine, pour la plus périlleuse des étapes de son tour du monde.
Le pilote devait tenir six jours et six nuits. Ce départ depuis Nankin, où l'avion était cloué depuis le 21 avril, avait été reporté à plusieurs reprises déjà en raison d'une météo défavorable.
Agé de 62 ans, André Borschberg avait prévu d'entrecouper sa performance d'exercices de yoga et de brefs sommeils d'une vingtaine de minutes sur son siège, équipé d'un système de toilettes, affrontant des altitudes himalayennes autour de 28'000 pieds (8'400 mètres) et des variations de températures de 55 degrés dans sa cabine monoplace non pressurisée.