"Je marchais dehors cette nuit quand des lumières que je n'avais jamais vues sont apparues devant moi": une habitante de Nagoya a relaté à afptv ses craintes lors de l'arrivée de Solar Impulse sur la ville lundi. Un autre a précisé que des gens avaient assuré sur Twitter qu'un ovni arrivait.
Au final, la police et les pompiers nippons ont reçu une vingtaine d'appels de personnes inquiètes. Mardi, la peur est retombée et des curieux ont afflué pour tenter de voir l'engin futuriste depuis un parc voisin.
Un hangar de protection
Loin de cette agitation, le pilote de Solar Impulse 2 André Borschberg parle désormais d'un combat contre la montre pour construire un hangar mobile afin de protéger l'avion solaire contre le mauvais temps.
Mais les membres de l'équipe qui devaient le rejoindre le Japon avec l'abri pour l'avion solaire n'ont pu arriver que mardi après-midi après avoir été bloqués de longues heures à l'aéroport de Shanghai, en Chine, à cause des intempéries.
André Borschberg a aussi tweeté une photo de son arrivée au Japon, quand un douanier lui a diligemment demandé son passeport:
Un "chef d'oeuvre de diplomatie"
Solar Impulse pourrait devoir rester plus longtemps que prévu dans l'archipel à cause d'une météo capricieuse. Sa traversée du Pacifique entre la Chine et Hawaï, censée durer six jours et six nuits pour une distance de 8500 km, a tourné court quand la météo s'est dégradée, et l'avion a dû se poser lundi peu avant minuit (17h suisses) à Nagoya.
L'équipe de Solar Impulse a aussi encore remercié les autorités japonaises d'avoir organisé en urgence l'arrivée au Japon. Dans une interview accordée au 19h30, Bertrand Piccard a même parlé de "chef d'oeuvre de diplomatie".
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Bertrand Piccard a ainsi estimé que le "véritable record" de cette étape imprévue au Japon a été la "rapidité avec laquelle les autorités suisses ont obtenu les autorisations d'atterrir au pied levé, dans l'un des plus grands aéroports du pays!"
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Un tour du monde 35'000 km2
Solar Impulse était parti le 9 mars d'Abou Dhabi pour un tour du monde de 35'000 kilomètres, à la fois défi technologique et exploit aéronautique.
Il a ensuite fait escale au sultanat d'Oman, en Inde, en Birmanie, puis en Chine, où il est resté cloué au sol plus d'un mois en raison d'une météo défavorable.
Avant le trajet Nankin-Nagoya, l'avion n'avait jamais volé aussi longtemps. "Le rêve des ingénieurs est devenu réalité (...): Solar Impulse a pu passer sans encombre une nuit sans une goutte d'essence, se ressourcer au lever du soleil et aller de l'avant", s'est enthousiasmé Bertrand Piccard.
Solar Impulse 2 est tapissé de plus de 17'000 cellules photovoltaïques, son envergue atteint 72 mètres, soit plus que celle d'un Boeing 747et son poids initial est de 2,3 tonnes.