C'est lors de sa mission en Sierra Leone que Felix Báez a contracté Ebola: "Mon organisme s'est dégradé en deux ou trois jours et j'ai commencé à ressentir des symptômes d'encéphalite (inflammation du cerveau, ndlr.) et beaucoup de fièvre".
Les six heures d'avion qui l'ont amené à Genève pour se faire soigner aux HUG ont été très pénibles rapporte-t-il: "Ca m'a demandé un effort surhumain (...) J'étais désespéré, anxieux, nerveux et désorienté". Arrivé en Suisse, c'est le soulagement: "Je me suis senti sauvé quand j'ai atterri à Genève".
"Je ne réalisais pas la gravité de ma situation"
Le médecin cubain n'a aucun souvenir de ses deux premiers jours de traitement: "Je répondais de façon cohérente pendant une ou deux minutes, puis je retombais dans un sommeil très profond", dit-il. "Lorsque mon cerveau était touché, je ne percevais rien, j'avais mal nulle part (...) Je ne réalisais pas la gravité de ma situation".
Sa plus grande crainte, dit-il, était les effets secondaires du virus: "J'ai eu très peur des complications qui pouvaient survenir après, plutôt que la maladie elle-même".
La certitude de n'infecter personne
Sachant que certains patients ayant survécu à Ebola ont été rejetés par leur famille, comment ses proches ont-ils réagi? "Mon épouse est médecin et mon fils étudie la médecine. Ils ont donc une bonne compréhension de la maladie, explique-t-il. Je suis sorti des HUG avec la certitude que je ne pouvais infecter personne (...) Quand je suis arrivé à Cuba, la première personne que j'ai embrassée, c'est le ministre de la Santé publique".
Après un mois de repos à Cuba, Felix Báez est retourné terminer sa mission en Sierra Leone. Il dit n'avoir gardé aucune séquelle physique ni psychique de la maladie.
Virginie Matter/hend