C'est à 4h03 précises (heure européenne) que la comète Tchouri, devenue célèbre en novembre passé avec l'arrivée sur "son dos" du robot spatial Philae et accompagnée de la sonde européenne Rosetta, a atteint son périhélie. La comète 67P/Tchourioumov-Guérassimenko était alors à 186 millions de km du Soleil et à 265 millions de km de la Terre.
Selon des images prises par la sonde, la comète s'est montrée "bien active" avec des jets de gaz et de poussières un peu de partout", a déclaré l'un des scientifiques en charge du projet. Comme il y a un effet retard, le maximum d'activité de la comète aura lieu un peu après le périhélie. "Rosetta est aux aguets. Nous recevons des données extraordinaires. La moisson continue", a-t-il ajouté.
Tant Philae que Rosetta ont comme d'habitude fêté l'événement par un échange sur Twitter:
Importante augmentation d'activité
Invité de l'émission CQFD (voir le son ci-dessous), David Giorgis, géologue à l'Université de Lausanne et passionné de géologie extraterrestre rappelle que durant son tour de six ans et demi dans le système solaire, la comète Tchouri passe de -200 degrés à son point le plus éloigné du soleil à 30 degrés à son périhélie, provoquant donc une importante augmentation d'activité.
Les gaz se sont échappés de la comète pourraient permettre de retrouver des traces de la formation du système solaire.
Matières organiques, minérales, et même présolaires - datant d'avant la formation du soleil - sont attendues. Retrouver des fragments de ces matériaux permettra de mieux comprendre les étapes qui ont mené à l'émergence du système solaire, mais aussi l'apparition de la vie y compris sur Terre, ajoute David Giorgis.
Les résultats des analyses ne seront toutefois pas publiés avant Noël.
ebz/boi avec afp
La composition d'une comète
Les comètes sont de petits corps du système solaire constitués d'un noyau fait de glace, de matériaux organiques et de roches, entourés de poussières et de gaz.
En approchant du soleil, les glaces souterraines de la comète se transforment en vapeur, déclenchant tempêtes de gaz et de poussières et projetant des particules.
Philae dans l'histoire
Philae a réalisé le 12 novembre dernier une première historique en atterrissant sur le noyau de la comète 67P/Tchourioumov-Guérassimenko, qui fait route vers le Soleil.
Le robot a travaillé pendant 60 heures avant de s'assoupir faute d'un ensoleillement suffisant pour permettre à ses batteries solaires de fonctionner.
Il s'est ensuite réveillé le 13 juin après sept mois d'hibernation, réussissant à communiquer avec la Terre via la sonde et à transmettre des données.
Philae est doté de dix instruments et les scientifiques espèrent notamment qu'il permettra de trouver des molécules organiques complexes qui pourraient donner des clefs sur l'apparition de la vie sur Terre.