Ces vers appartiennent à la famille des helminthes, qui sont de grands parasites multicellulaires responsables d'infections chroniques. Ils infectent des milliards de personnes dans le monde, principalement des enfants, dans les régions où les conditions sanitaires sont mauvaises, a rappelé mardi l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL).
Mais les helminthes ne sont pas que néfastes. En raison de leur longue évolution, ils ont développé une relation étroite avec le système immunitaire de leur hôte, au point de le réguler de manière bénéfique. Ils peuvent par exemple avoir une influence positive en cas d'asthme allergique.
Une communication avec la flore intestinale
Le laboratoire de Nicola Harris, à l'EPFL, a découvert que l'activité anti-inflammatoire des vers intestinaux implique une communication avec un agent inattendu: la flore intestinale, aussi appelée microbiome. Chez les porcs et les souris infectés, l'étude a montré que le microbiome produit des "acides gras à chaîne courte" qui influencent à leur tour le système immunitaire.
Cette découverte ouvre de nouvelles perspectives. "A terme, on pourrait modifier la flore intestinale d'une personne, pour contrer les allergies, sans avoir besoin de l'infecter avec un vers", a expliqué sur les ondes de la RTS Alexis Rapin, doctorant à l'EPFL et co-auteur de cette étude.
ats/tmun
Résultat des travaux de plusieurs instituts
L'étude, publiée dans la revue Immunity, est le résultat des travaux de plusieurs instituts de l'EPFL, du CHUV ainsi que d'universités suisses et étrangères.
Elle a été financée par le Conseil européen de la recherche.