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"C'est à nous de décider ce que l'on veut que les robots fassent pour nous"

Catherine Simon, présidente d'Innobro.
Catherine Simon, entrepreneure et présidente d'Innorobo / L'invité de la rédaction / 21 min. / le 4 novembre 2015
Alors que les robots sont de plus en plus présents avec les voitures autonomes, dans le domaine médical ou avec les premiers "robots compagnons", la spécialiste Catherine Simon plaide pour un optimisme "technocritique".

Interrogée dans le Journal du matin de la RTS, la présidente d'Innorobo, grand rendez-vous international des innovations robotiques de Lyon, rappelle d'emblée que les robots restent des machines, malgré toutes les avancées.

"On a ce fantasme du robot majordome qui va anticiper tous nos désirs et être à notre service, un peu comme notre esclave. Mais on a aussi cette peur du robot qui fait penser à la perte d’emploi ou à l’intelligence artificielle qui va se rebeller contre nous", résume Catherine Simon à propos de la relation ambiguë entre l'homme et la machine.

Menace sur l'emploi?

"Certains économistes estiment que 40 à 50% des emplois sont menacés par la robotisation, y compris les emplois qualifiés", alors que d'autres estiment qu'on va déplacer des emplois et créer de nouveaux services plus axés sur la relation humaine et la créativité. Catherine Simon, qui partage la deuxième vision, résume l'équation ainsi: "si une machine peut faire mon travail, c’est que je fais un travail de machine".

C’est à nous de définir ce "qu'on veut que les robots fassent pour nous", rappelle l'experte, tout en plaidant pour appréhender les technologies robotiques avec des valeurs et de l'éthique pour "amener notre société vers un monde plus humain et plus durable".

Les risques de dérives

Interrogée sur les risques de dérives, Catherine Simon estime qu'il "ne faut pas donner une identité juridique aux robots". "Les constructeurs ont une responsabilité sur la qualité ainsi que la sécurité et les utilisateurs doivent respecter un certain nombre de règles", résume la présidente d'Innorobo. Elle juge ainsi que les drones armés autonomes dans leur décision ne sont pas acceptables.

Il faut être "technocritique" et réfléchir à la manière d'intégrer les  robots dans nos sociétés. "L’humain réparé oui, mais l’humain augmenté, j’ai un doute", conclut Catherine Simon.

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