Ces données proviennent d'une vaste révision de chiffres gouvernementaux qui pourrait compliquer la donne pour la COP21, la conférence sur le climat qui se tiendra à Paris du 30 novembre au 11 décembre.
Ces chiffres du Bureau national des statistiques (BNS), sur lesquels le New York Times a attiré l'attention, suggèrent donc que les émissions de gaz à effet de serre du pays dépassent ce qu'on pensait jusqu'ici.
600 millions de tonnes de plus
L'ampleur de la correction donne le vertige: un recueil officiel des statistiques gouvernementales publié l'an dernier indiquait que la Chine avait consommé 3,53 milliards de tonnes de charbon en 2012.
Mais la version actualisée de ce recueil, consultée par l'AFP, fait désormais état d'une consommation de 4,12 milliards de tonnes pour la même année - soit quasiment 600 millions de tonnes de plus, une révision de 17%.
70% des Etats-Unis
Ce qui équivaut à quelque 70% de la consommation annuelle de charbon des Etats-Unis, soulignait le NYT, avec pour résultat un surplus d'émissions chinoises de CO2 dépassant le volume annuel des émissions allemandes.
Les chiffres officiels jusqu'à l'an 2000 ont été modifiés, même si les plus grosses divergences concernent ces dernières années.
afp/jgal
Un pavé dans la mare avant Paris
Cette correction fait l'effet d'un pavé dans la mare à quelques semaines de la conférence de Paris sur le climat (COP21), alors qu'on juge déjà la Chine - premier pays consommateur de charbon - responsable d'environ 25% des émissions mondiales de gaz à effet de serre.
Le BNS s'est refusé mercredi à tout commentaire. La fiabilité des statistiques qu'il publie -en particulier sur la croissance économique et l'emploi - est régulièrement mise en cause par des analystes, qui soupçonnent volontiers des manipulations.
Pour les experts de l'énergie et de l'environnement, la révision de la consommation de charbon n'a rien de surprenant.
La production d'électricité en Chine repose toujours à environ 75% sur le charbon, et des dizaines de nouvelles centrales sont en construction. Cela reste par ailleurs un matériau de chauffage courant.