Des chercheurs mettent en évidence l'explosion des jours de canicule en 50 ans
Les étés caniculaires vont devenir la norme ces prochaines années, une conséquence directe du dérèglement climatique, révèle l'étude réalisée dans plusieurs universités et que le Journal de 19h30 s'est procuré. Le document chiffre avec précision les épisodes climatiques extrêmes. Exemple frappant: à Genève, les jours de canicule ont été multipliés par 15 en 50 ans.
Podium des années caniculaires
Le climatologue Martin Beniston a été interpellé par la chaleur de l’été 2015. Dans toute l’Europe, des températures jamais enregistrées ont été constatées. 2015 a rejoint 2003 sur le podium des années caniculaires. Avec ses collègues des universités de Genève, Berne et du Colorado, le professeur genevois a constaté que la minuscule hausse des températures mesurée ce siècle (+ 0,85 degré Celsius) a conduit à une multiplication des phénomènes extrêmes.
A Genève, de 1951 à 1965, on avait mesuré seulement deux journées où la température a dépassé les 36 degrés. Cinquante ans plus tard (2000-2015), 29 journées à plus de 36 degrés ont été dénombrées. Les jours de canicule ont été multipliés par 15.
Quatorze villes d'Europe étudiées
La même tendance a été constatée dans les 14 villes européennes pour lesquelles l’étude a été menée. De plus, la hausse des températures est générale, elle a été mesurée sur toute la période étudiée (de mai à septembre).
A l’avenir, le professeur Beniston s’attend à ce que ces phénomènes extrêmes soient de plus en plus fréquents surtout si la fameuse limite des 2 degrés - objectif avoué de la COP21 à Paris dans deux semaines -devait être dépassée.
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Nicolas Rossé/gax