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L'EPFL lance un outil pour décrypter les débats sur les réseaux sociaux

Adrienne Corboud Fumagalli, vice-présidente de l’EPFL, chargée de l’Innovation et de la valorisation. [direction.epfl]
L'EPFL présente sa plateforme Horizon à la COP21 / Tout un monde / 9 min. / le 3 décembre 2015
L'EPFL a présenté jeudi un outil qui doit visualiser le pouls de l’opinion publique mondiale à travers les réseaux sociaux. Sa plateforme Horizon est testée lors de la COP21, la conférence sur le climat de Paris.

La plateforme Horizon de l'EPFL a l'ambition "d'analyser ce qui agite le web en terme de débats" et "d'explorer les opinions publiques sur les médias en ligne et les réseaux sociaux", explique Adrienne Corboud.

La vice-présidente de l'EPFL, chargée de l'innovation et de la valorisation, ajoute que l'outil peut analyser, mais aussi découvrir de nouveaux thèmes. Le résultat ne reflète que l'opinion des personnes actives sur les réseaux, mais ce sont aussi celles qui s'expriment, relève Adrienne Corboud.

La plateforme, qui visualise en partie les données sur un globe en trois dimensions, propose également un "Social media index", qui mesure le niveau de mobilisation des gens (le nombre de personnes qui réagissent, commentent ou partagent du contenu), mais aussi l'intensité émotionnelle du débat (une vingtaine d'émotions sont analysées dont la colère et la déception).

Le but est d'offrir un accès à de l'information brute pour tous les acteurs intéressés (médias, scientifiques, acteurs politiques, ONG, entreprises). Cette alliance des algorithmes et des sciences sociales est mise en oeuvre par le Social Media Lab de l'EPFL.

Eric Guevara-Frey, Séverine Ambrus, Anouk Henry/cab

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Un panorama très large

Responsable du projet Horizon à l'EPFL, Jean-Luc Jaquier, précise que l'outil analyse les données issues de réseaux comme Twitter, Facebook, Youtube, mais aussi ceux plus spécifiques à certains pays, comme VKontakte (le Facebook russe). En revanche, l'accès au très populaire réseau de microblogging chinois Weibo n'est pas autorisé par les autorités. Horizon utilise aussi les données indexées par Google.

Le système se veut le plus exhaustif possible, mais il ne prend en compte pour l'instant qu'une dizaine de langues (y compris russe, chinois et arabe) et de nombreuses régions du Globe restent peu représentées, au moins sur le thème du climat.

La plateforme est en effet capable d'analyser 70 langues, mais le choix est dicté par le nombre de données disponibles, afin d'avoir une mesure statistique suffisamment fiable.

Une fois qu'on lui pose une question, l'outil analyse les contenus et liste les arguments des participant au débat (voir l'exemple intégré dans le texte).

Horizon est capable de déceler les messages ironiques et d'en tenir compte. Mais les résultats sont aussi analysés régulièrement par les chercheurs afin de vérifier si des textes ont pu être mal interprétés.