Pascal Cotte a passé plus de dix ans à mettre en pratique une méthode d'analyse basée sur la lumière, et qui permet d'étudier un tableau, couche par couche. "Cela permet de reconstituer toute la chronologie de l'image", a expliqué l'ingénieur à la RTS.
Les résultats de sa recherche, présentée mardi à Shangaï, indiquent que sous le portrait de Mona Lisa, se cacherait celui d'une autre femme dont l'habillement est "tout à fait caractéristique de Florence en 1503". Mais pour Pascal Cotte, si l'on compare les deux portraits, tout indique que cette femme n'est pas Mona Lisa, malgré la ressemblance.
De son côté, la direction du musée du Louvre, qui héberge le tableau le plus célèbre de l'histoire, a jugé plus prudent de ne pas commenter cette découverte.
Experts sceptiques
"Je suis sceptique. Il était parfaitement commun pour un artiste de repeindre par-dessus une image, comme il était commun pour le client qui l'avait commissionné de demander des changements sur le tableau (...)", écrit Will Gompertz, rédacteur spécialiste de l'art à la BBC au sujet de la découverte.
Les données (...) sont ouvertes à l'interprétation et doivent être analysées et corroborées par la communauté académique et celle des curateurs, pas seulement par un individu
"Les données que génèrent cette technologie sont ouvertes à l'interprétation et doivent être analysées et corroborées par la communauté académique et celle des curateurs, pas seulement par un individu", souligne-t-il.
"Je ne pense pas qu'il y ait différentes étapes qui représentent différents portraits. Je le vois davantage comme un processus d'évolution constante. Je suis absolument convaincu que Mona Lisa est Lisa", renchérit Martin Kemp, professeur émérite à l'Université d'Oxford, également à la BBC.
jvia avec Renaud Malik