Cette dépression a fait connaître à l'est du Canada un Noël exceptionnellement doux (15,9 C le 24 décembre à Montréal au lieu des moyennes proches des -10).
"Cette dépression profonde fait avancer de l'air chaud jusqu'au Pôle Nord. Les températures y sont au moins supérieures de 20 degrés par rapport à la normale", se situant actuellement "autour du point de congélation avec 0, 1 et 2 degrés", a déclaré Natalie Hasell, météorologue au ministère canadien de l'Environnement.
Bond des températures
Des scientifiques américains du North Pole Environmental Observatory ont relevé que le mercure avait brusquement grimpé ces deux derniers jours. Il est passé de -37 C lundi, à -8 C mercredi, sur une balise dans l'Arctique située à environ 300 kilomètres du Pôle Nord.
Capitale du territoire inuit du Nunavut, au nord-est du Canada sous le cercle arctique, Iqaluit a enregistré à Noël des températures de -4,6 C, contre -21C en moyenne. Le mercure est toutefois nettement redescendu jeudi.
ats/cab
El Niño en cause?
"C'est sans doute El Niño qui s'aventure au Nord", a expliqué David Phillips, météorologue au ministère canadien de l'Environnement à propos de ce phénomène climatique qui survient tous les quatre à sept ans en moyenne.
Provoqué par un changement de sens des alizés au-dessus du Pacifique équatorial, El Niño connaît en 2015 un épisode probablement le plus puissant depuis les 100 dernières années.
Conjugué au réchauffement climatique, il a généré des épisodes météorologiques extrêmes: inondations, tornades, vagues de chaleur.
Région très sensible
L'Arctique est la région du globe la plus affectée par le réchauffement climatique.
Les températures sont dorénavant supérieures de trois degrés minimum par rapport à l'ère préindustrielle et la banquise est en constant recul depuis plus de trente ans.
Il serait trop tôt toutefois de lier les températures douces observées en cette fin 2015 au Pôle Nord au réchauffement climatique, a mis en garde Natalie Hasell, météorologue au ministère canadien de l'Environnement.
D'autant que la météorologie nationale canadienne ne dispose pas d'archives des températures sur le toit de la Terre.