Les résultats obtenus par ces nouveaux outils technologiques - capables d'observer, analyser et quantifier - doivent permettre aux gestionnaires des ressources humaines et aux dirigeants d'entreprises d'ajuster les rôles et les fonctionnements de chacun, pour optimiser le fonctionnement des travailleurs et donc les résultats de l'entreprise.
Volometrix, un groupe précurseur dans le domaine, propose par exemple d'observer les emails des employés, leurs agendas, le nombre de rendez-vous ou la durée des réunions pour identifier les fonctionnements les plus efficaces. Le succès de cette start-up a été tel que Microsoft l'a rachetée en septembre dernier.
Le risque d'abus existe
Si certains dénoncent une surveillance poussée à l'extrême, Ben Waber, patron de la start-up américaine Humanyze, estime que ce type de service répond à un besoin. "Nous essayons de quantifier les choses subtiles, qui nous paraissent importantes dans le monde professionnel. C'est fascinant, nous passons l'essentiel de notre temps au travail, sans savoir ce qui nous rend réellement efficace."
Les concepteurs de ces outils sont conscients que cette façon de quantifier les actions des employés peut soulever des questions d'ordre ethique. Ils tentent, pour une partie d'entre eux, de protéger la sphère privée de l'employé, mais le danger d'abus est là.
Ben Waber juge d'ailleurs qu'il y a une nécessité de créer plus de régulations. "En particulier aux Etats-Unis, où nous avons relativement peu de protection de la sphère individuelle, nous avons besoin de bien plus de régulations pour nous assurer que ces outils soient employés de manière adéquate."
Katja Schaer/lgr