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La courbe de l'espérance de vie devrait désormais évoluer en dents de scie

Selon l'OFS, quelque 32'000 personnes âgées en Suisse souhaiteraient être aidées dans leurs activités quotidiennes. [Martin Ruetschi]
La courbe de l'espérance de vie continue son ascension, mais en dent de scie / Le Journal du matin / 2 min. / le 20 janvier 2016
La France et l'Italie ont fait face en 2015 à une augmentation de la mortalité. Si la part de population fragile augmente, la tendance en matière d'espérance de vie ne s'inverse pas.

La France a connu une augmentation impressionnante et inattendue du nombre de décès en 2015. L'espérance de vie a reculé de 3,6 mois pour les hommes et de 4,8 mois pour les femmes, selon l'Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE), qui publiait mardi le bilan démographique de la France.

Il y a quelques semaines, l'Italie s'alarmait également d'une augmentation de plus de 10% du nombre de décès en 2015, selon des chiffres encore provisoires. Cette mortalité a pris de court les statisticiens français, mais elle s'explique. Ces pics de surmortalités sont associés l'épidémie de grippe, la canicule de juillet et une vague de froid en automne.

"Depuis de nombreuses années, nous sommes soumis à une espérance de vie tellement élevée pour les hommes, et plus particulièrement pour les femmes, que nous avons accumulé énormément de personnes très âgées, très fragiles et des petites variations climatiques suffisent à expliquer des différences absolument massives en terme de décès", relève Jean-Marie Robine, démographe et directeur de recherche à l'Inserm en France.

Progression en dents de scie

La part de population fragile augmente, mais ça n'inversera pas la tendance en matière d'espérance de vie. "Non seulement on ne va pas perdre de l'espérance de vie, mais on va continuer à avoir cette croissance d'espérance de vie sur un rythme moyen, j'insiste bien sur le mot "moyen", de trois mois par an au moins, pour les quelques décennies qui viennent, sauf que ce qu'on risque de voir c'est le retour des fluctuations."

Du jamais vu depuis 1969: cela signifie une alternance de bonnes et de mauvaises années, comme l'explique Jean-Marie Robine. "Les bonnes années la mortalité sera peu élevée, les mauvaises années on verra comme cette année, exploser les nombres de décès, mais au total sur une dizaine d'années ça ne changera rien. On aura fait la même progression qui est qu'en dix ans on augmente l'espérance de vie de deux ans à peu près."

La courbe de l'espérance de vie qui progressait quasiment en ligne droite depuis 40 ans est appelée à évoluer en dents de scie, mais elle continue son ascension et personne ne peut prédire où elle va s'arrêter.

Virginie Matter/lgr

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