Les robots sont destinés à nous faciliter la vie. Mais ils travaillent si bien qu'ils risquent de nous voler nos emplois. TTC décrypte cette révolution.
La révolution est en marche
"Le rôle des robots est d'assister les humains, comme les ordinateurs nous aident déjà à résoudre les problèmes du quotidien", explique Daniela Rus, directrice du laboratoire robotique au Massuchusetts Institute of Technology (MIT). "Notre objectif est d'acquérir de nouveaux savoirs pour amener l'humanité à l'étape suivante", assure-t-elle.
En contre-partie, avec le développement des robots, "l''économie aura besoin de beaucoup moins de forces de travail qu'aujourd'hui", estime Andrew McAfee, professeur d'économie au MIT. La menace plane principalement sur la classe moyenne.
Des voleurs d'emplois
Les robots sont conçus pour gérer des tâches compliquées ou rébarbatives pour les humains. A terme, ils pourraient occuper une partie de nos emplois.
Des as du diagnostic
Des robots permettent d'avoir accès à des données médicales de patients que les médecins ne parviennent pas à obtenir avec précision. A l'image du photomaton, une machine spécialisée dans les intubations. "Il détecte des choses de manière complémentaire à ce que fait l'être humain", relativise Patrick Schoettker, chef de l'anesthésie neurochirurgicale au CHUV, qui ne craint absolument pas de voir le métier de médecin disparaître.
Les nouveaux cols blancs
Le secteur bancaire est impacté par l'intelligence artificielle. Actuellement, 70 millions de francs sont gérés par des robots en Suisse. Ce chiffre pourrait dépasser les 3 milliards de francs d'ici quatre ans. "Les robots simplifient ce qui se passe dans l'univers de la finance pour le pauvre humain que nous sommes", explique le directeur de Swissquote Marc Bürki. A Hong Kong, une machine siège même au sein du conseil d'administration d'une société de capital-risque.
Un hôtel de robots
Au Japon, les robots font partie intégrante de la société. L'archipel en compte déjà près de 300'000. Il existe même un hôtel entièrement géré par des robots.
Les émotions artificielles
"Actuellement, nous essayons d'introduire des émotions et des désirs dans les robots. Grâce à cela, un robot deviendra plus humain et pourra davantage interagir avec son environnement", explique le professeur Hiroshi Ishiguro de l'Université d'Osaka au Japon.
Hiroshi Ishiguro est derrière l'actroïde, un humanoïde au bénéfice d'une expression faciale très développée. Ce célèbre roboticien a créé son sosie.
Selon Sébastien Fanti, avocat qui travaille sur la définition du droit des robots, l'intelligence artificielle des robots de compagnie va s'améliorer chaque année. "Toutes les personnes seules qui ont un compagnon de vie robot auront une relation semblable à celle qu'elles vivent avec un animal domestique ou un voisin", assure-t-il.
Un robot de compagnie à la maison
L'avocat Sébastien Fanti vit avec sa famille et... un robot.
Un robot de compagnie en EMS
Un EMS de Morges a fait le pas d'engager un robot pour l'animation.
Reste que tous les robots ne sont pas encore au bénéfice d'une intelligence artificielle et ne sont donc pas autonomes.
Droits et devoirs des robots
Quel statut juridique donner aux robots? Cela pourrait être celui qui est appliqué aux détenteurs d'animaux, selon l'avocat Sébastien Fanti, qui doit publier ces prochains jours un ouvrage sur cette thématique. "Mais le robot, vu qu'il est muni d'une intelligence artificielle, a une capacité de décision autonome importante", souligne-t-il. Cette question se pose même pour les voitures connectées. En cas d'accident, qui est responsable?