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"Le CERN coûte un cappuccino par citoyen européen par an"

Fabiola Gianotti, directrice du CERN. [Keystone - Christian Beutler]
Fabiola Gianotti, nouvelle directrice du CERN / L'invité de la rédaction / 21 min. / le 9 février 2016
Surnommée la "reine des particules" ou la "prima donna" de la physique, Fabiola Gianotti, qui dirige le CERN à Genève depuis janvier, affiche sa foi dans la recherche malgré la situation économique et la tendance à la fermeture des frontières.

Celle que le magazine Time a classé parmi les personnalités de l'année 2012 indique que "sans recherche fondamentale, il n'y a pas de progrès". L'histoire démontre que le progrès n'est pas juste l'évolution de ce qu'on connaît, explique Fabiola Gianotti dans le Journal du matin de RTS la 1ère. "Ce n'est pas en construisant des bougies plus grandes, plus belles et plus colorées que l'on a obtenu la lumière électrique".

A la tête de l’Organisation européenne pour la recherche nucléaire (CERN) depuis le 1er janvier, Fabiola Gianotti explique qu'elle ne sait pas encore quel impact aura la découverte du boson de Higgs par l'institution. Mais elle relève que les techniques développées pour l'accélérateur sont déjà utilisées dans le traitement du cancer.

Les projets du CERN

Inauguré en 2008, le LHC, qui affiche 27 kilomètres de circonférence, livrera des données jusqu'en 2035. La directrice du CERN espère que le projet d'un accélérateur de 100 kilomètres verra le jour, mais elle souligne que les premières discussions sur l'actuel LHC ont commencé dans les années 80. Il faut "pousser les technologies" qui permettront de "construire un accélérateur assez compact, pour qu'on puisse aussi se permettre d'un point de vue financier".

>> Lire aussi : Le CERN planche sur un accélérateur de 100 km de circonférence

Le budget du CERN, c'est un cappuccino par citoyen européen par an

Fabiola Gianotti

Fabiola Gianotti relève en outre que le budget du CERN est constant à un milliard de francs par an, soit "le budget d'une université européenne moyenne" ou "un cappuccino par citoyen européen par an".

Alors que la Chine ambitionne de construire le plus grand accélérateur de particules au monde entre 2020 et 2025, la physicienne milanaise explique que la concurrence chinoise est "très saine" parce que cela montre qu'il y a de l'intérêt pour la recherche fondamentale. Cela provoque aussi un peu de "compétition", ce qui est "bien aussi pour obtenir des financements".

>> Lire aussi : La Chine veut construire le plus grand accélérateur de particules au monde

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La "libre circulation des cerveaux" essentielle

Deux ans jour pour jours après l'acceptation de l'initiative UDC contre l'immigration de masse, le 9 février 2014, Fabiola Gianotti indique que le CERN étant une organisation internationale, il n'a pas été affecté. Mais elle souligne que "la libre circulation des cerveaux et des scientifiques est très importante pour la science".

Le CERN attire 12'000 scientifiques du monde entier et "cette richesse est fondamentale", insiste la Milanaise.