La Fondation américaine de lutte contre le sida (AIDS Healthcare Foundation, AHF) avait porté plainte il y a sept ans contre 16 producteurs californiens de X, les accusant de mettre en danger la vie des acteurs. Elle estimait aussi que le port obligatoire permettrait de généraliser l'usage du préservatif au sein de la population.
Les militants avaient d'ailleurs remporté une première bataille. En 2012, une loi rendait le port du préservatif obligatoire sur les tournages de films dans le comté de Los Angeles, dans lequel se trouve la vallée de San Fernando, l'un des premiers centres mondiaux de production de films pour adultes.
L'industrie californienne du X menacée
Le raisonnement de l'AHF était simple: si un ouvrier de chantier doit porter un casque, un acteur du X doit porter un préservatif. Cet argument avait d'ailleurs convaincu la population, qui avait voté en faveur de cette mesure, provoquant une levée de boucliers de la part des producteurs de films pornographiques.
Selon eux, si on poussait cette logique de prévention jusqu'au bout, les acteurs devraient aussi porter des gants, des lunettes et des protections buccales. Dans ce cas, les amateurs se tourneraient vers des films produits ailleurs, ce qui menacerait toute l'industrie californienne du film X, qui pèse plusieurs centaines de millions de dollars et des milliers d'emplois.
La crainte d'une production de l'ombre
Pire, l'obligation de porter un préservatif mettrait également en danger les acteurs et actrices. Cette régulation encouragerait les comédiens à travailler dans une industrie de l'ombre, illégale, avec des conditions de production dangereuses, alors que le milieu du X impose depuis longtemps des contrôles sanitaires.
C'est cet argument qui a finalement convaincu les autorités californiennes, qui ont levé l'obligation du port du préservatif pour les films pornographiques. Réagissant à ce verdict, l'AHF propose désormais de collaborer avec l'industrie du X pour définir ensemble de nouvelles mesures de prévention.
Katja Schaer/dk