Le projet The Ocean Cleanup vise à récupérer les tonnes de déchets agglutinés en gyres dans les océans au moyen de grands barrages flottants installés au large des côtes et fixés jusqu'à 4000 mètres sous l'eau: "Notre système est 100 fois plus grand, deux fois plus profond dans la mer et 10 fois plus loin des côtes que les autres projets", rapporte Boyan Slat, fondateur de The Ocean Cleanup.
Imaginé en 2013 par le jeune Néerlandais, le programme entrera en phase d'essai cet été avec le déploiement d'un filet à 20 km au large des Pays-Bas pour vérifier la résistance de l'installation: "Le premier système opérationnel sera ensuite mis en place au Japon en 2017", précise l'entrepreneur de 21 ans. S'en suivra un troisième et dernier test en eau profonde avant le début des opérations de nettoyage dans le Pacifique en 2020.
Vente du vieux plastique
Pour la fixation de ses barrages, The Ocean Cleanup a fait appel à des entreprises spécialisées dans la construction de plateformes pétrolières: "Toutes nous ont dit que notre projet est réaliste. Le défi principal sont les coûts", explique Boyan Slat.
Pour les réduire, la société prévoit de revendre le plastique usagé à des firmes actives dans la récupération de ce matériau.
Inspirer de nouvelles technologies
Certaines voix n'hésitent pas à critiquer le projet pour son inefficacité face aux micro-déchets qui se situent souvent à plus de trois mètres sous l'eau et qui sont donc plus difficiles à repêcher: "Nous avons effectué des expéditions pour repérer ce type de détritus et avons constaté que nous pouvons les intercepter avec le barrage", se défend Boyan Slat.
Ce dernier espère d'ailleurs que son installation va inspirer de nouvelles technologies à l'avenir, notamment pour la récupération des plastiques dans les rivières avant qu'ils n'atteignent la mer.
hend/ctr
Plus de plastique que de poissons en 2050
Au retour de son périple maritime de 9 mois, l'expédition suisse Race for Water, composée notamment par le président de la fondation Marco Simeoni et le navigateur Stève Ravussin, a dressé mardi un bilan "affligeant" de l'état des océans. Ils contiendront plus de plastique que de poissons en 2050.
Face à ces constats, la Fondation Race for Water juge que le lieu pour agir est sur terre et non pas sur mer. Elle se concentre ainsi sur la mise en place d'une solution inédite qui vise à transformer les déchets plastiques en énergie.
Après avoir beaucoup cherché, la fondation est tombée sur une technologie suisse. Tout type de plastique pourrait être recyclé. Transformé en gaz, il produirait ensuite de l'électricité. Le but est de parvenir à des petites installations susceptibles d'être mises en oeuvre dans des îles isolées. Le modèle est évalué à environ 5 millions de dollars.