C'est 50 fois plus qu'en temps normal, selon la première étude à quantifier ce risque. "Le premier trimestre de la grossesse est le plus à risque, le plus critique", dit le Dr Simon Cauchemez, principal auteur de l'étude réalisée par l'Institut Pasteur.
L'étude a été publiée mercredi dans la revue médicale britannique The Lancet. L'analyse des chercheurs s'appuie sur les données issues de l'épidémie de Zika de 2013-2014 en Polynésie française qui a touché 66% de la population.
Risque plus faible
Selon leurs calculs, "1% des foetus ou nouveau-nés dont la mère a été infectée au cours du premier trimestre de grossesse sont atteints de microcéphalie, alors que le risque n'est que de 0,02% en temps normal."
"Ce niveau de risque par femme enceinte infectée est plus faible qu'avec d'autres infections virales associées à des lésions cérébrales durant la grossesse", souligne ce biologiste de Pasteur.
Pour la rubéole contractée au premier trimestre de grossesse, le risque de complication grave est de 38% à 100%.
ats/fb
Résultats inquiétants
Ces résultats restent inquiétants. Car contrairement à la rubéole qui affecte moins de 10 femmes enceintes par an en France, et contre laquelle il existe un vaccin, la proportion de personnes infectées durant une épidémie de Zika peut dépasser 50% et "cela devient un problème de santé publique", pointe le Dr Simon Cauchemez.
D'autres études sont nécessaires pour savoir si la présence de signes cliniques de l'infection Zika chez la mère augmente le risque de microcéphalie.
Il faut également éclaircir si les formes d'infection Zika sans symptômes posent un risque pour le foetus, a récemment souligné le Dr Eric Rubin de Harvard (Boston, Etats-Unis) dans le New England Journal of Medicine (NEJM).