Modifié

Le Kenya veut l'arrêt du trafic d'ivoire pour ne pas "perdre nos éléphants"

Le Kenya brûle des tonnes d'ivoire pour lutter contre le braconnage
Le Kenya brûle des tonnes d'ivoire pour lutter contre le braconnage / 12h45 / 1 min. / le 30 avril 2016
Le président kényan Uhuru Kenyatta a appelé vendredi à interdire complètement le commerce de l'ivoire afin d'empêcher l'extinction des éléphants, massacrés par des braconniers pour leurs défenses.

"Perdre nos éléphants, ce serait perdre une partie essentielle de l'héritage qui nous a été confié. Nous ne permettrons pas que ça arrive", a déclaré le président Kenyatta à l'ouverture d'une rencontre visant à lutter contre le braconnage.

Le chef d'Etat a assuré qu'il demanderait "une interdiction totale du commerce de l'ivoire" à la prochaine convention sur le commerce d'espèces menacées d'extinction en septembre.

30'000 éléphants tués chaque année

Environ 30'000 éléphants sont tués chaque année pour leurs défenses par des braconniers de mieux en mieux équipés. La conséquence est dramatique: additionnées, les morts naturelles et celles imputées aux braconniers surpassent le taux de reproduction de l'espèce.

Et c'est la survie à l'état sauvage des 450'000 à 500'000 éléphants d'Afrique qui est en jeu, d'ici une à deux générations.

Mais la partie n'est pas perdue. Au Kenya, les efforts entrepris ont permis d'enregistrer une diminution du nombre d'éléphants tués par les braconniers: 93 en 2015 contre 164 en 2014.

afp/boi

Publié Modifié

Une rencontre avant une incinération

Le Kenya a organisé vendredi un sommet réunissant plusieurs chefs d'Etat africains, des philanthropes, des protecteurs de l'environnement et des célébrités pour sensibiliser et tenter de trouver des réponses au braconnage des éléphants en Afrique.

Il réunit les présidents du Kenya, de l'Ouganda, du Gabon ainsi que de nombreuses ONG.

Cette rencontre précède l'incinération samedi à Nairobi du plus gros stock d'ivoire jamais brûlé en une seule fois. Cent cinq tonnes de défenses d'éléphant partiront en fumée, soit environ 5% du stock d'ivoire mondial.

La Chine comme responsable

Selon Max Graham, directeur de Space for Giants, "la lutte antibraconnage ne résoudra pas tout, car le problème provient de la demande en Asie".

La Chine, qui a récemment durci sa législation sur les importations d'ivoire, permet cependant la revente de "l'or blanc" acheté avant l'interdiction internationale du commerce d'ivoire en 1989.

"Nous avons besoin d'assister à l'interdiction complète du marché intérieur. Si cela arrivait, le problème du braconnage disparaîtrait du jour au lendemain", a affirmé Max Graham.