Pour le philosophe, l'accord signé fin avril par 175 pays aux Nations unies à New York dans la foulée de la conférence de Paris en décembre constitue "la cerise sur le gâteau... Reste à fabriquer le gâteau. Et la chose ne va pas être simple", a prédit Dominique Bourg dans le Journal du matin de la RTS mardi.
Car, malgré les signes positifs émis ces dernières semaines par la communauté internationale, il constate que nombre de démarches vont à l'encontre de la lutte contre le réchauffement climatique, à l'instar de la promotion de l'accord de libre-échange transatlantique entre l'Europe et les Etats-Unis (TAFTA). L'engagement face aux gaz à effet de serre ne dépend ainsi pas que des Etats, mais nécessite la mobilisation de tous, pour Dominique Bourg.
Etat d'urgence
Or, tirant un parallèle avec les attentats terroristes qui ont frappé l'Europe et entraîné la proclamation d'un état d'urgence, Dominique Bourg constate qu'aucune mesure aussi visible n'a été prise en matière d'urgence climatique. "On pense qu'on a le temps, or on n'a plus le temps!" s'alarme le vice-président de la Fondation Nicolas Hulot pour la nature et l'homme.
Dominique Bourg remarque qu'il existe "malheureusement toujours environ 30% de climato-sceptiques", mais que leur part est négligeable chez les scientifiques. A contrario, il y a une frange d'activistes très remuants, même s'il s'agit "d'une infime minorité" de la population.
C'est quand il y aura un impact visible sur la vie quotidienne que l'on va vraiment commencer à se mobiliser
Pourquoi dès lors, malgré les cris d'alarme, la mobilisation contre le réchauffement climatique n'est pas plus large? Pour Dominique Bourg, c'est "quand il y aura un impact visible sur la vie quotidienne que l'on va vraiment commencer à se mobiliser" et que la population sera amenée à modifier son comportement.
Reste que Dominique Bourg trouve "assez dramatique et difficilement compréhensible" que seule une minorité de citoyens se soucie de l'avenir de la planète.
gax