La rubrique "Trending", qui n'existe pas dans la version française de Facebook, est une petite pastille qui se trouve en haut à droite de la page et mentionne les sujets dont on parle le plus sur le réseau social.
Les thèmes choisis sont, en théorie, identifiés par un algorithme qui repère le nombre total de mentions mais aussi une forte augmentation sur un court laps de temps, à l'instar de ce qui se voit sur d'autres réseaux sociaux comme Twitter.
Rédaction éditorialisée
Mais selon le site spécialisé Gizmodo, ce service fonctionne en réalité comme une rédaction qui opère des choix éditoriaux affirmés.
Des personnalités conservatrices, telles que les républicains Mitt Romney (candidat en 2012), Ted Cruz et Scott Walker (candidats à l'investiture républicaine en 2016), ou l'éditorialiste radio Glenn Beck, lui aussi conservateur, ont ainsi été écartés de la liste sur décision individuelle alors que leur nom faisait surface sur Facebook, selon des témoignages cités par Gizmodo.
ats/sbad
"Journalistes de gauche"
Toujours selon Gizmodo, les journalistes qui éditent cette rubrique s'attachaient également à ne pas utiliser de sites réputés conservateurs comme source et n'intégraient un sujet aux tendances que s'il avait été traité par des médias considérés comme plus neutres, comme le New York Times, la BBC ou la chaîne d'information CNN.
Ce traitement éditorialisé n'était pas le résultat d'instructions données par l'encadrement, mais de l'initiative de jeunes journalistes orientés par leurs opinions politiques marquées à gauche, assurent tous les témoins cités.
En revanche, des consignes ont bel et bien été données, selon les prestataires interrogés par Gizmodo, pour que des sujets qui ne suscitaient pas d'activité suffisante soient pourtant intégrés aux tendances.
Gizmodo cite l'exemple de l'attaque de janvier 2015 contre Charlie Hebdo, relevée alors qu'elle ne faisait pas l'objet d'un intérêt global suffisant.
Tollé et accusation de censure
Dans un message posté sur le réseau social, le responsable des "trending topics", Tom Stocky, a assuré que son équipe était soumise à des "règles rigoureuses pour assurer la cohérence et la neutralité" de la rubrique.
"Le travail de nos éditeurs est enregistré et vérifié, et violer ces règles peut être un motif de licenciement", a-t-il ajouté.
Les accusations de Gizmodo ont déclenché une vive polémique, nourrie par les médias identifiés comme conservateurs. Le New York Post a même dédié sa Une au sujet mardi: "Vous ne lirez pas ça sur Facebook. Le site censure les informations".