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L'obésité maternelle augmente de 50% le risque d’obésité chez l'enfant

Le nombre de femmes enceintes et obèses est en augmentation
Le nombre de femmes enceintes et obèses est en augmentation / 19h30 / 2 min. / le 17 mai 2016
Une femme enceinte sur cinq est en surpoids en Europe et 12% d'entre elles sont obèses, ce qui n'est pas sans conséquence sur la santé de l'enfant. L’obésité maternelle augmente ainsi de 50% les risques d’obésité chez l’enfant avant 4 ans

Beaucoup étudié aux Etats-Unis, le lien entre obésité est grossesse inquiète de plus en plus les médecins en Suisse et en Europe. Les conséquences du surpoids et de l'obésité sur la santé de la mère et de l'enfant sont importantes: diabète gestationnel, maladies cardio-vasculaires et respiratoires, complications à l'accouchement et forte propension à l'obésité chez l'enfant. On dénombre par ailleurs 30% de césariennes supplémentaires chez les femmes en surpoids, avec des risques opératoires plus importants et des difficultés liées à l'anesthésie.

Selon les conclusions d'une étude américaine parue début mai dans "Pediatric Obesity", qui a suivi 24'000 mères et leurs enfants sur une période de 10 ans, 50% des enfants nés d'une mère ayant un indice de masse corporel (IMC) supérieur à 25, seront en surpoids et auront des problèmes de santé dans leur 10 premières années de vie. Et cela, même chez les enfants qui naissent avec un poids considéré comme normal.

Ce risque est encore plus élevé pour les mères qui développent un diabète gestationnel au cours de leur grossesse. Celui-ci se développe chez 10 à 15% des femmes enceintes et est lié aux habitudes alimentaires et à l'hygiène de vie. Il peut conduire chez la mère à un diabète de type 2. Et selon l'étude américaine, ces enfants ont 30% de risques de plus de développer un surpoids durant leur enfance.

Le problème à la source

L'Enquête suisse sur la santé de 2012 alertait d'ailleurs sur le nombre d'enfants de 15 ans touchés par le problème en Suisse: près d'un sur trois était en surpoids et un sur dix était obèse. Et si la Suisse conserve un taux de personnes obèses plutôt bas par rapport aux autres pays occidentaux, elle affiche des taux de croissance parmi les plus élevés.

En 2012, 23% des femmes étaient en surpoids et 9% obèses, un taux qui n'a cessé d'augmenter depuis 1992. Des constats qui font dire aux professionnels de la santé qu'il ne faut pas attendre que les enfants soient nés pour s'inquiéter de la problématique mais mettre en place des programmes de prévention ciblé pour les femmes en surpoids qui prévoient d'avoir des enfants.

Pas de régime chez la femme enceinte

Une étude pionnière a été réalisée en 2006 en Suisse à la maternité de Müsterlingen (TG) sur le lien entre surpoids et grossesse. Elle indique que le nombre de patientes en surpoids à la sortie de la maternité, c'est-à-dire celle présentant un IMC supérieur à 25, a doublé en l'espace de 20 ans. Elles représentaient 15,9% de l'ensemble des parturientes en 1986, contre 30,1% en 2004.

En moyenne, la prise de poids durant la grossesse serait passée de 11,6 kg en 1986 à 14,8 kg en 2004. Une prise pondérale qui reste dans la moyenne recommandée par l'Organisation mondiale de la santé pour une femme ayant un IMC "normal". Mais pour les femmes déjà considérées en surpoids ou obèse, la prise de poids pendant la grossesse ne devrait être que de 7 kg. Un problème d'autant plus complexe que les futures mères ne doivent pas faire de régime amaigrissant pendant la grossesse, ce qui peut affecter gravement la santé, notamment cognitive, de l'enfant.

sbad

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42 millions de jeunes enfants en surpoids dans le monde

Selon l'OMS, le nombre de nourrissons et de jeunes enfants (de 0 à 5 ans) en surpoids ou obèses dans le monde s’est accru, passant de 32 millions en 1990 à 42 millions en 2013. Rien que dans la Région africaine, le nombre d’enfants en surpoids ou obèses est passé de 4 à 9 millions au cours de la même période.

Si la tendance actuelle se poursuit, le nombre de nourrissons et de jeunes enfants en surpoids atteindra 70 millions à l’horizon 2025, estime l'Organisation mondiale de la santé.

Faute d’intervention, les nourrissons et les jeunes enfants obèses le resteront vraisemblablement pendant leur enfance, leur adolescence et à l’âge adulte. Les enfants obèses seront plus enclins à développer diverses pathologies à l’âge adulte comme des maladies cardiovasculaires, certains cancers, des maladies dégénératives ou une résistance à l’insuline, signe avant-coureur d'un diabète.