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Les premiers paysans du Néolithique en Europe venaient de la mer Égée

Il reste peu de trace des populations locales, des chasseurs-cueilleurs, dans l'ADN européen.
Il reste peu de trace des populations locales, des chasseurs-cueilleurs, dans l'ADN européen.
L'agriculture est arrivée en Europe au Néolithique, il y a plus de 8000 ans, par la migration de paysans venus de la région de la mer Égée, conclut une étude internationale.

"Nous savions que l'agriculture est apparue en Europe il y a environ 8000 ans, mais on ignorait si ce savoir et ces techniques s'étaient répandus par diffusion culturelle ou par migration", a indiqué à l'ats Mathias Currat, de l'Université de Genève, co-auteur de ces travaux publiés dans la revue américaine "PNAS".

Or les analyses montrent que les premiers agriculteurs apparus en Europe centrale et du Sud provenaient de la région de la mer Égée. L'origine migratoire de ce changement est donc très vraisemblable, selon les auteurs. Même s'il a pu en aller différemment dans d'autres régions d'Europe, note l'anthropologue.

Deux voies de migration

Les chercheurs ont identifié deux voies de migration, celles des Balkans, conduisant vers l'Europe centrale, et celle par la Méditerranée menant vers la péninsule Ibérique.

Ötzi lui-même, la fameuse momie retrouvée dans un glacier autrichien, est un descendant des antiques agriculteurs égéens, a expliqué Barbara Horejs, de l'Académie autrichienne des sciences.

ats/jgal

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L'ADN de cinq squelettes étudiés

Sous la direction du paléogénéticien Joachim Burger, de l'Université de Mayence, en Allemagne, les scientifiques ont séquencé des parties de l'ADN mitochondrial (hérité de la mère) de cinq squelettes du Néolithique. Il s'agissait d'agriculteurs ayant vécu entre 6500 et 4000 avant J.-C. dans l'actuelle région gréco-turque.

Les chercheurs ont ensuite comparé ces séquences avec celles de certains des premiers agriculteurs européens répertoriés, ainsi qu'avec celles d'européens modernes.

Les Européens portent les signes distinctifs égéens

La comparaison avec l'ADN d'Européens "modernes" a quant à elle montré que les paysans immigrés ont davantage contribué au patrimoine génétique actuel que les chasseurs-cueilleurs locaux. "Il y a eu apparemment des contacts, mais peu", a précisé Daniel Wegmann, de l'Université de Fribourg qui a aussi participé aux travaux.

Toutes les populations modernes en Europe portent nettement les signes distinctifs égéens dans leur ADN. Des populations originelles, il est resté peu de choses, de manière générale comme dans le génome, selon les auteurs de l'étude.

Les scientifiques entendent maintenant analyser des ossements provenant d'autres régions d'Europe.