Alain Prost: "La Formule E a atteint en 2 ans un niveau de reconnaissance mondiale incroyable"
"C'est un succès extrêmement important", explique le quadruple champion du monde de Formule 1 dans l'émission Forum. "Quand vous êtes un compétiteur, que vous vous engagez en tant que pilote ou directeur d'écurie, le but est quand même de gagner", reconnaît-il à propos des succès glanés par son équipe au cours de cette deuxième saison de courses de bolides électriques.
Sa reconversion dans le monde de la Formule E, Alain Prost l'explique par une curiosité de tous les instants pour la technologie, bien entendu surtout autour de l'automobile: "Cela fait pratiquement 9 ans que j'ai suivi les premiers pas de cette formule E (...) Quand j'ai vu l'évolution de l'automobile et de la voiture électrique, je me suis dit que ce projet était intéressant et j'en ai parlé à Renault en leur disant que si l'on devait y aller, il fallait le faire dès le début. Et c'est ce qu'on a fait", raconte-t-il.
Un championnat parti pour durer
Si Alain Prost confie avoir horreur que l'on compare cette discipline avec la Formule 1 - qui existe depuis des décennies alors que la Formule E n'a que deux ans d'existence - une chose lui semble par contre acquise: les courses électriques semblent parties pour durer: "Ce championnat a atteint en deux ans un niveau de reconnaissance mondiale incroyable."
De nombreuses villes se pressent d'ailleurs au portillon pour organiser des courses, comme New York ou Montréal, alors qu'un gros contingent des constructeurs automobiles les plus importants est prêt à embarquer dans l'aventure: "Quand il y a un tel mouvement derrière, vous pouvez vous dire qu'il est évident que c'est en train de prendre et que ça va durer longtemps."
La dimension spectaculaire couplée au développement technologique laissent aussi entrevoir de belles perspectives, défend le patron d'écurie: "Aujourd'hui on a un vrai spectacle, peu importe si ça va moins vite qu'une F1, il se passe des choses et c'est vrai que l'on parle de la technologie. Cela n'est d'ailleurs pas fini, parce que le développement des batteries, des moteurs... va se poursuivre", explique Alain Prost, ajoutant que le potentiel des bolides engagés devrait doubler en trois ans.
"C'est sûr que c'est un projet sportif, marketing (...) Vous avez le passé, le présent et l'avenir. C'est quand même un peu plus l'avenir, même si la Formule 1 restera toujours en parallèle la discipline la plus prestigieuse (...) Et quand vous voyez tous les constructeurs qui s'engagent dans ce championnat...", poursuit le Français résident en Suisse.
Liens avec les voitures de séries
Enfin le lien avec les véhicules électriques destinés au grand public n'est pas à négliger, puisque la Formule E peut faire avancer leur cause à pas de géant: "Le rôle de la course automobile est de tester, développer et faire gagner du temps à la technologie. On va pouvoir développer des choses que l'on ne peut pas dans la voiture de série."
"Je n'ai jamais vu un pont aussi important entre la course et les techniciens de la voiture de série", assène-t-il, s'appuyant sur le mouvement de fond qui s'engage chez les fabricants de voitures de série. D'ailleurs, tous proposent aujourd'hui des automobiles électriques dans leur catalogue. Et même Alain Prost s'est laissé séduire en adoptant un modèle pour son garage: "Elle est enfin là!", conclut-il en souriant.
jzim