Le 8 août marque pour la Terre le "jour du dépassement" ("Earth overshoot day" en anglais). A partir de cette date, "nous vivons donc à crédit", écrivent les organisations non gouvernementales (ONG) Global Footprint et le WWF.
Pour ses calculs, Global Footprint prend notamment en compte l'empreinte carbone, les ressources consommées pour la pêche, l'élevage, les cultures, la construction et l'utilisation d'eau.
Toujours plus tôt
En 2015, le "jour du dépassement" était survenu le 13 août. Cette date symbolique "avance inexorablement depuis les années 1970", relèvent les ONG.
En 1970, il n'était survenu que le 23 décembre. Depuis, sa date n'a cessé d'avancer: 3 novembre en 1980, 13 octobre en 1990, 4 octobre en 2000, 3 septembre en 2005, 28 août en 2010.
"Pour subvenir à nos besoins, nous avons aujourd'hui besoin de l'équivalent de 1,6 planète" par an, relèvent Global Footprint et WWF.
La Suisse mal classée
Les Suisses sont ainsi parmi les plus gros consommateurs de ressources par habitant. Pour Global Footprint, c'est ainsi le 22 mars déjà que la Suisse a épuisé son budget écologique annuel, utilisant davantage de ressources que ce que les écosystèmes naturels du pays peuvent générer et absorber chaque année.
Si tous les être humains vivaient comme les Helvètes, nous aurions besoin de 3,3 fois la quantité de ressources naturelles qu'offre la Terre. Les Suisses font mieux que les Américains (4,8 planètes nécessaires) et les Belges (4,3), mais moins bien que les Allemands (3,1), les Français (3) et les Britanniques (2,9).
Pour le WWF, qui effectue un calcul un peu différent - rapporté aux ressources du monde entier et non à celles du seul territoire helvétique -, la date fatidique a été dépassée le 18 avril.
>> Lire : La Suisse a déjà épuisé ses ressources annuelles en ce 18 avril
Emissions de CO2
"Le coût de cette surconsommation est déjà visible: pénuries d'eau, désertification, érosion des sols, chute de la productivité agricole et des stocks de poissons, déforestation, disparition des espèces", déplorent Global Footprint et le WWF.
"Vivre à crédit ne peut être que provisoire parce que la nature n'est pas un gisement dans lequel nous pouvons puiser indéfiniment", soulignent les ONG.
Les émissions de CO2, le principal gaz à effet de serre, sont le plus important facteur de dépassement: elles représentent "60% de notre empreinte écologique globale", précisent le WWF et Global Footprint.
Niveaux records
Selon le rapport annuel sur l'état du climat ("State of the Climate"), un document rendu public mardi dernier auquel ont participé 450 scientifiques du monde entier, les émissions de gaz à effet de serre ont atteint des niveaux records en 2015.
>> Lire : Températures et montée des eaux ont atteint des niveaux records en 2015
La communauté internationale s'est engagée à la Conférence de Paris sur le climat, en décembre dernier, à réduire les émissions de gaz à effet de serre afin de juguler le réchauffement climatique.
D'après Global Footprint, en 2030, si les émissions mondiales de CO2 ne diminuent pas, l'humanité aura englouti son "budget écologique" dès le 28 juin.
afp/dk